Impitoyable BO !

  • Copié
SYLVAIN LABBE , modifié à
Loin du match à domicile, dont il attendait tant pour se relancer, le CSBJ, contraint à la délocalisation à Biarritz ce dimanche en conclusion de la 13e journée du Top 14, a concédé un onzième revers cette saison (37-20), qui s'il permet au BO, fort de ce 4e succès consécutif, bonifié qui plus est, de se replacer dans le carré de tête, enfonce un peu plus les Isérois, plus que jamais lanternes rouges du championnat.

Loin du match à domicile, dont il attendait tant pour se relancer, le CSBJ, contraint à la délocalisation à Biarritz ce dimanche en conclusion de la 13e journée du Top 14, a concédé un onzième revers cette saison (37-20), qui s'il permet au BO, fort de ce 4e succès consécutif, bonifié qui plus est, de se replacer dans le carré de tête, enfonce un peu plus les Isérois, plus que jamais lanternes rouges du championnat. La fierté et l'orgueil sont pourtant toujours là, mais elles ne suffisent plus. Bourgoin rêvait d'une reprise victorieuse pour cette seconde partie de saison. Les intempéries sont passées par là et ont conduit, faute des moyens nécessaires pour protéger la pelouse de Pierre-Rajon, à l'inversion de ce match de la 13e journée du Top 14 face à Biarritz à Aguiléra. Au lieu de quoi, le CSBJ, qui avait axé toute sa préparation sur un match à domicile, concède un nouveau revers à l'extérieur (37-20), qui fait mal, très mal... Le BO, sans doute un peu rouillé, s'il a pu souffrir d'un manque de repères après la trêve internationale, n'a pas laissé filer une telle opportunité de faire le plein à domicile. Ses cinq essais lui offrent un succès à cinq points ô combien précieux, qui lui permet de s'installer solidement dans la quatuor de tête, quatrième à cinq points du leader toulousain. De quoi aborder avec une belle sérénité la double confrontation à venir face aux Italiens d'Aironi sur le front de la Coupe d'Europe... Bourgoin craque avant la pause Au coup d'envoi, Aguiléra sonne le creux, faute de ne pas avoir pu mobiliser comme à l'ordinaire les supporters biarrots. Et le BO, qui se souvient qu'il a concédé un match nul (17-17) face à Castres lors de sa dernière sortie sur la Côte Basque, sent peut-être soudain tomber sur ses épaules la pression du match à ne pas perdre à domicile... Si Dimitri Yachvili enfile sans attendre son costume de parfait exécuteur des basses oeuvres biarrotes pour porter grâce à deux premiers coups de pied gagnants (3e, 9e) sa formation devant au score (6-0), Alberto Di Bernardo, son homologue berjallien, concrétise tout autant les intentions des visiteurs (6e, 11e) pour revenir au score (6-6). Les Biarrots ont beau franchir les premiers la ligne d'essai sur une série de « picks and go » conclue par Imanol Harinordoquy (11-6, 18e), la réaction berjallienne est aussi soudaine que méritoire avec cette accélération fatale de Silvère Tian, l'arrière du CSBJ, face à Harinordoquy, qui permet d'envoyer à dam son ailier, l'autobus Nemani Nadolo (1,93 m, 125 kg ; 22 ans) pour un essai transformé, qui contre toute attente place Bourgoin en tête (11-13, 20e). C'est peu dire que le BO est gêné aux entournures, bien en peine de bousculer une lanterne rouge sérieuse et bien en place. Alors Biarritz s'en remet aux valeurs sûres avec cette série de mêlées qui, juste avant la pause, met la première ligne berjallienne à la faute jusqu'à l'irrémédiable et cet essai de pénalité sifflé malgré les protestations du capitaine Julien Frier (18-13, 37e). Un vrai coup au moral pour Olivier Milloud et les fiers avants isérois. Conséquence directe, Biarritz se libère et accélère enfin par sa troisième ligne, la passe sur un pas d'Harinordoquy pour le jeune Raphaël Lakafia, qui venge son capitaine en enrhumant Tian d'une feinte de passe pour mettre sur orbite Takudza Ngwenya. Bourgoin, bien mal récompensé, a craqué au pire moment (40e). Et à la pause, la note est lourde (25-13) ! "On savait qu'il fallait qu'on les tienne au score...", lâche Olivier Milloud à sa sortie du terrain en seconde période, comme un aveu d'impuissance. De fait, Bourgoin accumule les fautes et sombre après le repos. Deux cartons jaunes coup sur coup pour Jeff Coux (53e) et Arnaud Tchougong (57e) constituent un handicap insurmontable, qui en situation de simple, puis de double infériorité numérique libère la voie pour les essais biarrots de l'Australien Dane Haylett-Petty (30-13, 55e) et de Lakafia, suite à une « 98 » d'école avec Yachvili (37-13, 59e). Le BO empoche le bonus offensif quand Bourgoin semble disparaître corps et biens. Mais cette fierté iséroise, couplée au carton jaune d'Haylett-Petty (68e), permet un dernier baroud d'honneur, mais cet essai d'Alex Tulou n'a pas le don de priver les locaux d'un point de bonus précieux. Le CSBJ a encore tout perdu, l'horizon, qui s'est encore obscurci sur le front des finances (voir: Bourgoin, la douche froide), ne lui laisse guère d'espoirs...