Hincapie n'est pas passé loin

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Maillot jaune virtuel pendant la majeure partie de l'étape, George Hincapie a finalement échoué dans sa quête pour cinq petites secondes. Le coureur américain doit cet échec à l'accélération finale des Ag2r et des...Columbia, sa propre équipe.

Maillot jaune virtuel pendant la majeure partie de l'étape, George Hincapie a finalement échoué dans sa quête pour cinq petites secondes. Le coureur américain doit cet échec à l'accélération finale des Ag2r et des...Columbia, sa propre équipe.Il ne lui en aura manqué que cinq. Assis, le regard braqué sur l'écran de contrôle, quelques minutes seulement après être arrivé huitième de la quatorzième étape du Tour de France, George Hincapie regardait le chronomètre et les secondes défiler, ainsi que le peloton filer vers Besançon. Des secondes qui s'égrainaient, trop vite, et qui brisaient du même coup le rêve de l'Américain de revêtir une seconde fois le maillot jaune sur la Grande Boucle, après l'avoir porté une journée sur le Tour 2006. A cinq secondes près, le coureur de la Columbia manquait de se parer de jaune ce soir. Pourtant, tout semblait aller dans ce sens. L'échappée de douze coureurs, dans laquelle faisait partie Hincapie, semblait convenir à tout le monde. Les Columbia, en ayant placé l'Américain à l'avant, n'avait pas de raison de rouler pour Cavendish, d'autant que Hincapie, 28e au général ce matin avec 5'25" de retard sur Nocentini, était le mieux classé des douze fuyards. Les AG2R, qui ont déjà défendu le maillot de l'Italien pendant une semaine, laissaient couler et les Astana, Johan Bruyneel et Lance Armstrong en particulier, étaient bien enclins à offrir le maillot jaune à leur ami, fidèle lieutenant du Texan lors de ses sept victoires sur le Tour, sous les couleurs de l'US Postal puis de la Discovery Channel. "Personne, je dis bien personne, ne souhaitait plus que moi de voir George en jaune" ajouta même L.A. sur sa messagerie Twitter à l'issue de la course.Columbia a tout perduVoyant ses forces décuplées par la perspective d'être en jaune ce soir, Hincapie était de loin le plus actif dans l'échappée. Avec un écart stabilisé autour des huit minutes, l'Américain allait, sauf accident, être le nouveau leader du classement général à l'arrivée. Mais finalement, à 45 kilomètres de l'arrivée, les AG2R décidaient de réduire l'écart. Un choix dicté par les coureurs eux-mêmes, car Rinaldo Nocentini, et son directeur sportif Vincent Lavenu, reconnaissants du travail effectué par leurs troupes, laissaient le choix à celles-ci de défendre ou non le maillot de leader. Au micro de France télévisions, Lavenu précisait même que ce sont les capitaines de route, Stéphane Goubert et José Luis Arrieta, qui ont eu le dernier mot. Grâce aux efforts de la formation française, l'écart se rapprochait ainsi des six minutes.Dans les derniers kilomètres, les Columbia étaient pris entre deux feux. Devaient-ils ralentir le rythme pour favoriser Hincapie, équipier modèle qui se dévoue pour Cavendish lors de chaque étape de plaine, ou rouler pour préparer le sprint du Britannique, en quête de précieux points dans sa lutte pour le maillot vert ? Finalement, avec Hincapie qui ne prend "que" la deuxième place au général pour seulement cinq secondes et Cavendish déclassé du sprint pour avoir gêné Thor Hushovd, ce qui laisse le Norvégien prendre 13 points de plus que le Britannique, la formation américaine a tout loupé aujourd'hui. Dans cette histoire, c'est sûrement Hincapie qui est le plus pénalisé. Une drôle de façon de remercier un coureur qui, à 36 ans, n'a que peu de chances de voir une si belle occasion se représenter.