Henry et Sarkozy en tête-à-tête

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L'attaquant des Bleus a été reçu jeudi par le chef de l'Etat. Rien n'a filtré sur la teneur du dialogue.

L'attaquant des Bleus a été reçu jeudi par le chef de l'Etat. Rien n'a filtré sur la teneur du dialogue.Thierry Henry n'a pas traîné sur le tarmac de l'aéroport du Bourget. Quelques minutes après l'atterrissage de l'avion rapatriant l'équipe de France après une Coupe du monde calamiteuse, le joueur français a sauté dans une voiture spécialement affrétée par l'Elysée pour se rendre, avec le soutien de deux motards de la police, au palais présidentiel. Là, il a été reçu pendant plus d'une heure par Nicolas Sarkozy pour faire le point sur le fiasco des Bleus en Afrique du Sud.Il sera bien difficile de savoir ce que ce sont dit les deux hommes. Du côté de l'Elysée, le silence est la règle. L'entretien entre le chef de l'Etat et l'attaquant, jamais titularisé lors des trois seuls matches joués par les Bleus, est d'ordre "privé", avance-t-on au palais. Pas question donc d'en révéler la teneur. Peut-être Thierry Henry sera-t-il plus prolixe dans les heures ou les jours qui viennent. Mais vu le mutisme observé par les Bleus en Afrique du Sud, et au vu des efforts déployés pour échapper tant aux supporters qu'aux journalistes à l'aéroport du Bourget, pas sûr que l'attaquant daigne s'exprimer."A la demande" d'HenryLe monospace noir de la présidence dans lequel Thierry Henry était monté a d'ailleurs évité la centaine de journalistes et photographes massés devant la porte principale de l'Elysée en optant pour un accès situé derrière le parc, par l'avenue Gabriel, peu après 12h30. Un important dispositif de sécurité protégeait les abords de la présidence.Jeudi matin lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a répété que ce rendez-vous avait été fixé "à la demande" du joueur. "On verra ce qu'il veut me dire. Si je ne m'occupe pas de ce problème, on me le reprochera mais on n'a pas vocation à intervenir en permanence sur ce dossier", a ajouté le président de la République.La colère des ONGInitialement, Nicolas Sarkozy devait recevoir des ONG pour discuter des discuter des positions françaises pour le G8 et le G20. Mais mercredi, l'Elysée leur avait fait savoir qu'en raison d'un agenda trop chargé, la réunion se tiendrait avec le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et le secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet. Las organisations avaient accepté sans mal ce changement de programme, avant d'apprendre la visite du joueur français, en lieu et place de leur réunion. "Pour le président de la République, recevoir un footballeur est plus important que la situation des trois milliards de pauvres des pays en développement. C'est un très mauvais signal pour la politique de coopération de la France", s'est indigné Jean-Louis Vielajus. Les ONG ont finalement refusé en bloc de se rendre à la réunion de substitution. Dans un communiqué, l'Elysée a assuré sans trop convaincre que le "déplacement" au Quai d'Orsay de la réunion initialement programmée à la présidence avec les ONG n'était pas lié à cette rencontre avec Thierry Henry, mais à des "contraintes liées à la préparation des sommets du G8 et du G20" débutant vendredi au Canada.