Gallas cultive le mystère

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Fabrice VOISIN , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Le patron de la défense tricolore refuse de s'exprimer devant la presse.

EQUIPE DE FRANCE - Le patron de la défense tricolore refuse de s'exprimer devant la presse.L'encadrement de l'équipe de France l'a annoncé mardi sans donner d'explications, à trois jours du premier match des Bleus dans le Mondial face à l'Uruguay. William Gallas ne s'exprimera pas devant la presse durant toute la durée de l'épreuve. Le défenseur d'Arsenal, qui a connu une préparation très perturbée par une blessure au mollet gauche faisant craindre un forfait, s'est souvent montré très méfiant à l'égard des médias, ne s'exprimant qu'à de rares occasions. Véritable pierre angulaire de la défense tricolore mise en place par Raymond Domenech, le Guadeloupéen n'a d'ailleurs pas hérité du brassard de capitaine qui lui semblait promis depuis que Thierry Henry n'est plus que remplaçant en bleu. La faute à une personnalité atypique et un caractère bien trempé qui posent parfois problème vis-à-vis de ses coéquipiers."Le plus gros râleur ? C'est William. Et c'est quand il ne râle pas que c'est inquiétant..." Le sélectionneur tricolore ne l'a jamais caché, William Gallas est du genre à ronchonner, et tout particulièrement en équipe de France. Cela aurait notamment été le cas après le premier match de préparation face au Costa Rica (2-1), une rencontre qui a marqué les grands débuts de Patrice Evra en tant que capitaine. Le défenseur central des Gunners pensait pourtant hériter d'un brassard qu'il a déjà porté à deux reprises, lui qui avait été nommé vice-capitaine de la sélection tricolore, derrière Thierry Henry, à l'issue de l'Euro 2008.A croire que le capitanat ne lui réussit décidément pas... A Arsenal déjà, l'ancien de l'INF Clairefontaine s'était vu retirer l'étoffe lors de l'avant-dernier exercice après de nombreuses dissensions internes, des faits confirmés plusieurs mois plus tard par Kolo Touré et surtout Samir Nasri. "Je ne communique pas avec lui, avouait récemment l'ancien Marseillais sur Canal+ Sport. Mais je ne suis pas le seul à Arsenal. On est quatre ou cinq, mais cela ne nous empêche pas de nous battre ensemble." Doté d'un fort caractère et sans concession, l'homme peut donc susciter des inimités. Mais il est clairement indispensable aux Bleus actuels.Le black-out médiatiqueCar à bientôt 33 ans, William Gallas est bien l'incontestable patron de la défense tricolore. L'état de son mollet gauche – qui le maintenait éloigné des terrains depuis le 31 mars dernier - a ainsi suscité beaucoup d'inquiétude, le manque de complémentarité ou de temps pour tenter de nouvelles associations ou lancer de nouveaux joueurs, les problèmes de positionnement – Gallas souhaitant exclusivement occuper l'axe droit – ou tout simplement l'absence de relève digne de ce nom, ont fait de son retour en forme LA priorité du staff des Bleus. Et sa progressive montée en puissance, son égalisation face à la Tunisie (1-1) et son activité face à la Chine (0-1), ont fini par rassurer, au contraire de son association avec Eric Abidal."Avec William, il y a encore des détails à régler, de la justesse au niveau du placement parce qu'il est habitué à jouer à ce poste-là", a confirmé dimanche le Barcelonais dans Téléfoot. Et qu'en pense le principal intéressé ? Il faudra vraisemblablement patienter longtemps avant de connaître son sentiment sur ce sujet – comme sur les autres d'ailleurs, et notamment l'identité de sa future destination. Car Gallas, en fin de contrat avec les Gunners, ne s'est pas présenté en conférence de presse mardi expliquant, par la voix de l'attaché de presse des Bleus, qu'il avait "définitivement décidé de ne pas s'exprimer devant les médias français comme devant les médias internationaux", et ce pendant toute la durée de la compétition ! Voilà qui ne devrait pas aider à percer les mystères de l'énigmatique défenseur...