Furiani : la Corse en appelle à Sarkozy

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avec AFP , modifié à
FOOT - Les appels à un jour sans foot le 5 mai 2012 se multiplient sur l'île de Beauté.

Pour tous les Corses, le 5 mai 1992 est une date à jamais gravée dans les mémoires. Ce soir-là, quelques minutes avant le coup d'envoi de la demi-finale de Coupe de France entre le Sporting club de Bastia et l'Olympique de Marseille, une tribune provisoire du stade Furiani s'écroule et entraîne la mort de 18 personnes. Plus de 2.300 autres sont blessées dans ce qui constitue la plus grave catastrophe du football français. Le 5 mai 2012, vingt ans après, les Corses souhaitent rendre un hommage appuyé aux victimes. Et leur première revendication est que, ce jour-là, aucun match de foot ne soit disputé.

Jeudi, le président de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), Paul Giacobbi, a ainsi annoncé qu'il allait demander à Nicolas Sarkozy d'intervenir afin que cette requête devienne réalité. "J'entends saisir le président de la République, car je n'oublie pas que c'était l'un des ses prédécesseurs, Monsieur François Mitterrand, qui avait promis aux victimes que cette date serait sacrée", a expliqué le président de la CTC. "Vingt ans après, je souhaite que cette promesse soit honorée." L'Assemblée de Corse et l'Union des journalistes sportifs de Corse ont déjà effectué la même requête auprès du ministre des Sports, David Douillet, et des instances du football.

Une journée de Ligue 1 reportée ?

Le samedi 5 mai 2012, doit se dérouler la 36e journée du championnat de France de Ligue 1. Ce ne devait pas être le cas. En effet, lors du calendrier prévisionnel que la Fédération française de football (FFF) avait établi au printemps dernier, c'est la finale de la Coupe de France qui devait se tenir ce jour-là... Cette malheureuse initiative avait été dénoncée par les associations de victimes et la finale de l'épreuve, à jamais marquée par le drame de Furiani, a été avancée au 28 avril.

La Ligue de football professionnel (LFP), qui organise le championnat, a donc récupéré cette date du 5 mai. Mais les Corses ne veulent ni finale de Coupe de France ni matches de Ligue 1. Une pétition allant dans ce sens a déjà recueilli plus de 20.000 signatures, en Corse comme sur le continent. Paul Giaccobi a regretté jeudi la "manière condescendante" avec laquelle est traitée l'île de Beauté dans ce dossier. "Si le drame de Furiani ne s'était pas passé à Bastia, mais un peu plus au nord, les choses se dérouleraient différemment", a-t-il même estimé.

La LFP réfléchit à une solution

La Ligue de football se retrouve dans l'embarras. Déjà acculée par la pression du sélectionneur Laurent Blanc, qui souhaite que le championnat s'achève plus tôt, la LFP, coincée par des impératifs sportifs et médiatiques, ne dispose pas d'une grande marge de manoeuvre pour fixer l'antépénultième journée de Ligue 1.

Alors, elle a proposé que le soutien aux victimes s'exprime à même le terrain, soit avec une minute de silence avant le début des matches soit avec un brassard noir porté par l'ensemble des joueurs. Reporter l'ensemble de la journée au dimanche pourrait également être une solution. Mais encore faut-il se mettre d'accord avec les diffuseurs... En dernier lieu, c'est le ministère des Sports qui devrait trancher "très prochainement" ce dossier épineux et forcément douloureux.