Froome pour une suspension à vie

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avec Thierry Petrault , modifié à
DOPAGE - Le vainqueur du 100e Tour souhaite des sanctions plus lourdes contre les tricheurs.
Froome un verre de champagne à la main (930x620)

Christopher Froome a choisi d'épouser la stratégie de communication de son équipe, Sky, qui se targue d'être un parangon de la lutte antidopage. Comme elle, le vainqueur de la 100e édition du Tour de France a décidé de faire feu de tout bois contre les tricheurs. Dimanche, dans un entretien au Daily Mail, celui qui a étonné la planète vélo cet été par son aptitude à démarrer dans les cols sans se mettre en danseuse, se déclare favorable à un alourdissement des sanctions contre les coureurs pris la main dans le pot de confiture. "Je suis absolument convaincu qu'il doit y avoir des sanctions plus lourdes contre les personnes qui enfreignent les règles", insiste-t-il dans les colonnes du quotidien britannique.

"Peut-être imposerais-je des suspensions à vie pour les gens ayant eu recours à des poches de sang, à de l'EPO, ces choses dont on peut être sûr à 100% que c'est de la triche. Je pense qu'à notre époque, s'il y a de nouveaux cas, j'aimerais voir ces gars en dehors du sport." Pour le moment, la première sanction pour un cycliste impliqué dans une affaire de dopage est de deux ans : ce fut le cas notamment pour l'Espagnol Alberto Contador, contrôlé positif sur le Tour 2010.

"Une course que l'on peut gagner en étant propre"

Froome sur le podium du Tour de France (930x620)

Mis sur le gril pendant tout le Tour de France, où ses performances ont suscité la suspicion des spectateurs et de plusieurs observateurs, Froome a une nouvelle fois rappelé sa foi dans un Tour propre. "Je sais que le Tour est une course dans laquelle on peut croire et certainement une course que l'on peut gagner en étant propre", souligne le leader de la Sky, qui sera l'un des favoris du Mondial le mois prochain. "J'ai foi dans les procédures de tests. Nous avons déjà eu quelques cas positifs cette année et cela montre que ces gars-là ne peuvent plus s'en sortir."

Le discours est rodé et l'on a bien évidemment envie d'y croire. Mais on ne peut pas (encore ?) oublier qu'il y a douze ans, comme le rappelle L'Equipe, un certain Lance Armstrong, alors au faîte de sa carrière, annonçait sans détour : "les tricheurs font honte au cyclisme. Ces gens-là doivent être éjectés du sport, sans aucune arrière-pensée. Car ils ne respectent pas leur discipline, ni les champions du passé, ni le jeune public qui le regarde." Dix ans après ces dires, Armstrong était accusé par l'agence américaine antidopage d'avoir mis en place le programme de dopage le plus perfectionné de l'Histoire.

Bassons : "ce ne sont que des mots"

"Tous les leaders jusqu'à maintenant, et tous ceux qui ont pu gagner le Tour de France, comme Lance Armstrong ou Jan Ullrich, se sont toujours dit favorables à des sanctions plus importantes", insiste au micro d'Europe 1 Christophe Bassons, qui avait abandonné le Tour 1999, le premier remporté par Armstrong, après ses prises de position antidopage. "Ce ne sont que des mots. Ce n'est pas parce qu'un athlète dit vouloir être plus strict avec le dopage qu'il ne se dope pas. Moi, ce que je voudrais, ce n'est pas automatiquement des sanctions plus fortes, c'est une efficacité plus forte. Plutôt que de sanctionner plus fort ceux qui se font attraper, il faudrait attraper tous ceux qui trichent."

Et l'ancien coureur de la Française des Jeux d'inviter Sky à une attitude plus volontariste. "Je crois que la seule solution pour la Sky de prouver que Froome est clair serait de donner toutes les données scientifiques qu'ils ont sur lui, et notamment avant 2011, avec ses mesures de VO2Max (consommation maximale d'oxygène, ndlr) et de puissance." Plus que les mots, ce sont peut-être les chiffres qui permettront de lever tout soupçon autour des performances de "Froomey"...