Forget: "Plein de choses positives"

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Propos recueillis par Régis AUMONT , modifié à
Spectateur attentif des performances des joueurs français la semaine passée à Bercy, Guy Forget a évidemment apprécié à sa juste valeur les parcours de Gaël Monfils et Michaël Llodra. Le capitaine de l'équipe de France, satisfait des attitudes qu'il a pu voir, se prépare désormais au stage qui réunira les Bleus à Saint-Cyprien (Pyrénées orientales) à partir de dimanche prochain. Pour peaufiner les derniers réglages en vue de la grande finale de Belgrade.

Spectateur attentif des performances des joueurs français la semaine passée à Bercy, Guy Forget a évidemment apprécié à sa juste valeur les parcours de Gaël Monfils et Michaël Llodra. Le capitaine de l'équipe de France, satisfait des attitudes qu'il a pu voir, se prépare désormais au stage qui réunira les Bleus à Saint-Cyprien (Pyrénées orientales) à partir de dimanche prochain. Pour peaufiner les derniers réglages en vue de la grande finale de Belgrade. Guy, comment avez-vous analysé dimanche la finale perdue par Gaël Monfils à Bercy ? Soderling a été très fort, beaucoup plus percutant que Gaël. Il a manqué de ressort. Malheureusement pour lui, il a pris un mauvais départ. Et dans ce genre de match, sur un court aussi rapide, c'est toujours difficile. Il y a tellement d'attentes, on ne dort pas bien la veille. Söderling l'a dit, avant le match il était très nerveux, mais c'est lui qui est le mieux entré dans la finale. Gaël s'est bien repris dans le deuxième set. On a cru à un moment donné qu'il allait peut-être pouvoir renverser la vapeur. Mais sa première balle l'a un peu lâché. Il a moins bien servi que d'habitude. Gaël doit être déçu mais il faut qu'il soit fier de sa prestation à Bercy. Il a commencé le tournoi en étant assez moribond, il avait mal au genou, puis il est allé crescendo en battant coup sur coup Murray et Federer. Il y a plein de choses positives à retenir de ce tournoi. Je pense qu'on peut désormais aborder cette finale de Coupe Davis avec sérénité parce qu'ils ont fait un beau parcours ici. Quel bilan tirez-vous de ce Bercy ? Avez-vous les idées un petit peu plus claires ? Oui, si ce n'est que, comme par hasard, parmi les joueurs qui ont été bons en Coupe Davis tout au long de la saison, on en a retrouvé deux d'entre eux ici. Si à la veille du tournoi, vous m'aviez dit qu'on allait retrouver un Français en demie et un autre en finale, j'aurais signé tout de suite. Pour autant, cette finale, il faut la préparer de la meilleure manière possible. Il faut qu'on n'oublie pas ce qui a bien marché à Bercy, l'attitude et la manière des joueurs pour bien jouer. Il faut aussi qu'ils se reposent quelques jours pour certains. Il y a un peu de fatigue physique parce qu'on est en fin de saison. Et ensuite bien préparer cette finale lors de notre stage dans le sud de la France où l'on va se retrouver dans quelques jours (du 21 au 27 novembre à Saint-Cyprien, ndlr). Après, j'espère que la magie de la Coupe Davis va opérer. "Notre détermination devra être sans faille" Qu'est-ce que vous attendez d'eux durant cette semaine de stage ? J'attends au niveau de l'attitude de voir des garçons entreprenants, comme l'ont été Michaël (Llodra) sur le court face à Davydenko et Djokovic ou Gaël face à Federer ou Murray. Ils ont tous bien joué depuis le début de la saison, à différents moments, et je crois qu'il faut se tirer vers le haut. Qu'il y ait un élan de groupe qui fasse que tout le monde essaie d'élever son niveau de jeu. Là je parle d'Arnaud Clément, de Richard Gasquet, à tous les garçons qui seront là. On sera sept à Saint-Cyprien pour s'entraîner. Il y aura Gaël, Mika, Richard, Gilles (Simon), Arnaud, Julien (Benneteau) et Jo-Wilfried (Tsonga) qui a tenu à venir. Ils ont tous manifesté l'envie de faire partie de ce stage, de faire partie de la fête. De vivre l'aventure jusqu'au bout. Ils ont tous joué un rôle à un moment durant la campagne et je pense que c'est assez symbolique de les avoir vu ensemble à Lyon (lors de la demi-finale contre l'Argentine, ndlr) encourager leurs copains. Allez-vous vous mettre lors de ce stage dans les conditions de Belgrade ? Ce sera difficile parce que Saint-Cyprien au mois de novembre, ça ne va pas ressembler à Belgrade avec 20 000 personnes mais on va beaucoup en parler. On va se centrer sur nos forces et surtout les options tactiques qu'il va falloir mettre en place pour battre ces joueurs serbes. On sera performant si on a une attitude de champion. Si on est conquérant sur le terrain, si on est opportuniste, si on les provoque. On va essayer de faire ça avec beaucoup de discrétion pour ne pas exciter le public de Belgrade mais notre détermination devra être sans faille là-bas. "Djokovic n'est pas imbattable" Y aura-t-il des intervenants durant ce stage ? J'ai commencé à parler avec différentes personnes pour voir qui allait peut-être pouvoir venir. Il n'y a rien de confirmé. Je suis ouvert à toutes les éventualités. J'ai parlé avec des gens du handball notamment. Je sais qu'ils n'ont pas vécu que des choses agréables en Croatie lors du dernier Championnat du monde. Là encore, ces témoignages sont toujours très intéressants. On va en parler avec les joueurs. Et si à un moment, on peut avoir quelques intervenants qui viennent leur raconter de manière totalement informelle autour d'un repas je pense que ce pourrait être une expérience enrichissante. Est-ce que le plus gros chantier désormais pour vous n'est pas celui de la composition du double ? Quand on regarde le parcours de l'équipe de France depuis le début de la saison on se rend compte que toutes les rencontres auraient pu être difficiles et qu'on a, à chaque fois, gagné le double le samedi. Ce qui veut bien dire qu'il faut jouer tous les matches comme s'ils étaient décisifs. Il n'y a pas de point que l'on peut condamner. Il faut faire jouer le joueur qui a le plus de chances de remporter un point. Et je pense que je fonctionnerai encore de la même manière à Belgrade. Mais il y a encore une inconnue que je ne maitrise pas du tout, c'est la vitesse du court. Et peut-être qu'en arrivant, en fonction des conditions de jeu et de la forme des uns et des autres, j'aurai peut-être des petites modifications à faire. Mais aujourd'hui on sait très bien que les Serbes sont très dangereux. Tipsarevic a battu les deux joueurs tchèques en demi-finale. On sait donc qu'on peut perdre contre leur n°2. Djokovic n'est pas imbattable. C'est le plus fort sur le papier mais il n'est pas imbattable. En double, Arnaud et Mika ont perdu à Bercy contre Zimonjic (associé au Canadien Nestor au deuxième tour, ndlr), cela leur donnera l'occasion de prendre une revanche. Quant au n°2, ce sera peut-être le point qui sera le moins difficile à prendre, à nous d'être prêt ce jour-là. Avez-vous l'impression d'être plus avancé après Bercy qu'avant ? Non je ne connais rien de plus. La seule chose extrêmement positive c'est qu'il y a deux joueurs qui ont emmagasiné un capital confiance tout à fait intéressant. Ces joueurs vont aborder cette rencontre avec un petit peu plus de sérénité grâce à leurs parcours formidables à Bercy.