Ferrer peut-il le faire ?

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ROLAND-GARROS - L'Espagnol affronte son compatriote Rafael Nadal en finale, dimanche.

C'est la question qui brûle les lèvres de tout le monde dans les allées de Roland-Garros. Après sa première qualification porte d'Auteuil, vendredi, aux dépens de Jo-Wilfried Tsonga, David Ferrer, tête de série n°4, peut-il inquiéter le septuple vainqueur de l'épreuve, Rafael Nadal (n°3), dimanche, pour sa première finale en Grand Chelem ? Tout le monde ou presque chez les suiveurs répondent par la négative.

Ecrasé en demi-finales l'an dernier

L'historique entre les deux joueurs est sans appel. Nadal et Ferrer vont s'affronter pour la 24e fois de leur carrière, dimanche. Pour le moment, le premier nommé mène par 19 victoires à 4. Il reste sur 8 victoires consécutives, l'a dominé sept fois sur sept en finale, l'a battu trois fois cette année (Acapulco, Madrid et Rome) et ne lui a jamais concédé le moindre set en deux rencontres porte d'Auteuil. Ouch ! En 2005, en quarts de finale, il l'avait battu 7-5, 6-2, 6-0. Et, l'an dernier, en demi-finales, il lui avait même accordé deux jeux de moins (6-2, 6-2, 6-1). A ce moment-là, on avait saisi la dure réalité : Ferrer, considéré comme un "petit Nadal", n'a pas les armes pour lutter contre le grand, qui fait tout aussi bien que lui (retourner, défendre, courir) et bien plus encore.

Deux matches accrochés en 2013

Ferrer en mai (930x620)

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Alors, que ne disent pas ces statistiques et tactiques ? Ils ne disent pas que, cette année, lors du Masters 1000 de Madrid, Ferrer est passé tout près de renverser l'icône en résistant à son travail de sape (4-6, 7-6(3), 6-0). Et qu'il a remis ça lors du Masters 1000 de Rome en lui prenant à nouveau un set (6-4, 4-6, 6-2). Ils ne disent pas non plus que Ferrer n'a pas toujours été aussi timoré que l'an dernier face à son "reflet" XXL.

A l'US Open 2007, il avait ainsi pris le dessus sur Nadal après quatre sets disputés (6-7(3), 6-4, 7-6(4), 6-2). Dans la foulée, il l'avait également dominé en phase de groupes du Masters. Mais ces deux victoires datent de six ans maintenant… Et la toute première, la seule sur terre battue (16 défaites ont suivi depuis), remonte même à la saison 2004, à Stuttgart, quand Nadal n'avait que 18 ans. Quant au quatrième et dernier succès de Ferrer sur Nadal, à l'Open d'Australie en 2011 (6-4, 6-2, 6-3), difficile d'en faire un argument. En effet, Nadal était à ce moment-là diminué par des douleurs aux ischio-jambiers…

Six heures de moins sur le court

Une donnée peut permettre à Ferrer de nourrir quelques espoirs, c'est le temps passé sur les courts depuis le début du tournoi. En effet, le plus âgé  (31 ans contre 27) et le plus petit (1,75 m contre 1,85 m) des deux Espagnols n'a pas concédé le moindre set depuis le début de la quinzaine et a passé… six heures de moins que son adversaire sur la terre ocre ! Ce que Ferrer peut donc espérer dimanche, c'est que les premiers tours difficiles qu'a connu Nadal ainsi que sa demi-finale marathon contre Novak Djokovic finissent par lui peser dans les jambes. Mais, là non plus, rien n'est moins sûr. La condition physique, c'est effectivement l'un des points forts de Nadal et ce, depuis le début de sa carrière. Ferrer lui-même l'a reconnu en conférence de presse :  "je ne suis pas inquiet pour "Rafa", il sera prêt, c'est le plus fort sur le plan physique." Battre Nadal ? Le problème semble insoluble. C'est peut-être pour cette raison qu'un seul joueur (Robin Söderling en 2009) a réussi à le résoudre en neuf éditions de Roland-Garros…