Evans au finish,"Vino" en rose

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François QUIVORON , modifié à
GIRO - Vinokourov a repris le maillot rose à l'issue de la 7e étape remportée par Evans.

GIRO - Vinokourov a repris le maillot rose à l'issue de la 7e étape remportée par Evans.Une journée en enfer ou presque. Très attendue en raison de son passage sur les strade bianche, la septième étape du Tour d'Italie s'est transformée en chemin de croix pour les coureurs. Le froid, le vent et la pluie ont rendu la course extrêmement difficile. La sélection à l'avant du peloton en fut donc plus qu'impitoyable. A la veille de cette journée noire, Vincenzo Nibali avait déjà un oeil sur la huitième étape, celle de l'arrivée au sommet du Terminillo dimanche, en théorie premier juge de paix de ce Giro 2010. Le Sicilien avait peut-être sous-estimé ces fameuses "pistes blanches" (strade bianche en italien), au revêtement composé de cailloux et de poussière. Mais l'eau ruisselante a transformé la chaussée en boue qui colle aux roues et surtout aux visages. Ce n'était pas du cyclocross mais cela y ressemblait presque.La Toscane n'avait donc rien du paysage idyllique qu'on lui prête habituellement. La dernière heure de course, arrosée par une pluie battante, faisait exploser le peloton. Tout d'abord par une chute collective dans la descente du Passo del Rospatoio, dans laquelle étaient impliqués Nibali et son coéquipier Ivan Basso. Puis en empruntant les strade bianche, rendues célèbres par l'Eroica. Ces routes rappellent par endroits le Tro Bro Léon dans le Finistère, la condition météo aussi, la pente un peu moins tout de même. Les passages à 16%, comme ceux que le peloton a escaladés dans la montée du Poggio Civitella, n'existent pas à la pointe de la Bretagne. C'était d'ailleurs dans ces forts pourcentages que Vinokourov et Evans, les deux grands gagnants de la journée, ont construit leur échappée vers le maillot rose et la victoire.Evans règle le sprintAprès la chute de Nibali et Basso, l'occasion était évidemment trop belle de ne pas tenter un coup à l'avant de la course. Fin tacticien, "Vino" l'avait bien compris et emmenait dans son sillage un groupe d'une vingtaine de coureurs encore debout, parmi lesquels figuraient Gerdemann, Garzelli, Pozzato, Karpets, Millar et Evans notamment. Un groupe de costauds que les deux leaders de la Liquigas ne revirent jamais avant la ligne d'arrivée. Au courage, Nibali et Basso tentaient tant bien que mal de maintenir un écart stable avec les principaux candidats à la victoire finale à Vérone dans deux semaines. Une situation que le Sicilien n'imaginait pas au départ ce matin, lui qui surfe sur sa popularité que lui a conférée son maillot rose. Malheureusement pour lui, l'Italien dut se résoudre à lâcher sa casaque à un Kazakh. Un comble ? Pas vraiment. La victoire du coureur de la formation Astana sur Liège-Bastogne-Liège avait rappelé son talent et surtout sa capacité à courir intelligemment. Il s'y employait à merveille ce samedi. Evans et son maillot de champion du monde comprenaient également l'utilité de suivre "Vino" jusqu'à l'arrivée. L'optique de réaliser un bond au général trottait forcément dans un coin de sa tête, la victoire d'étape aussi. Et l'Australien allait la chercher en réglant au sprint un petit groupe de costauds, devant Cunego, Vinokourov et Pinotti. Au classement général, complètement chamboulé, "Vino" se pare de rose, avec 1'12" d'avance sur Evans et 1'29" sur Millar. Nibali recule à la cinquième place, accusant 1'33" de retard sur le nouveau leader.