Eliès, le revenant

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Gravement blessé sur le Vendée Globe il y a sept mois, Yann Eliès s'est offert un succès de prestige en remportant samedi la première étape de La Solitaire du Figaro, disputée sur 345 milles entre Lorient et La Corogne. Le skipper de Generali a mis 2 jours 4 heures et 59 minutes pour parcourir la distance.

Gravement blessé sur le Vendée Globe il y a sept mois, Yann Eliès s'est offert un succès de prestige en remportant samedi la première étape de La Solitaire du Figaro, disputée sur 345 milles entre Lorient et La Corogne. Le skipper de Generali a mis 2 jours 4 heures et 59 minutes pour parcourir la distance.Non, Yann Eliès n'est pas que le naufragé du Vendée Globe, le "Survivant des Mers du Sud", tel qu'il s'est défini dans un livre racontant son grave accident dans l'océan Indien (fémur cassé, cinq vertèbres et bassin brisés). Le Briochin est aussi un skipper de talent, vainqueur entre autres de quatre étapes déjà sur la Solitaire du Figaro, dont il a pris la deuxième place en 2004, mais aussi détenteur, sur Orange II de Bruno Peyron, du Trophée Jules-Verne. Des mérites qu'il a rappelés samedi en remportant la première étape de la 40e Solitaire du Figaro longue de 345 milles entre Lorient et La Corogne en 2 j 04 h 59 min et 15 sec, soit à une moyenne de 6,51 noeuds. "Cette victoire, j'espère que ça va me permettre aussi de passer à autre chose (que son statut de rescapé des mers du sud, ndlr), confiait-il au moment de mettre pied à terre. Il y a eu l'épisode du Vendée Globe, mais j'ai aussi une valeur sportive que j'avais avant et que j'ai retrouvée et ça fait du bien aussi de ce côté-là." Ses victoires sur la Solo Ports de France puis sur la Transmanche, deux courses de pré-saison, l'avait déjà rassuré. Cette victoire, sa cinquième sur la Solitaire, l'a définitivement convaincu de son potentiel retrouvé. "Après le Prologue Suzuki, sur le petit parcours, j'étais un peu inquiet, avouait-il. Mais jeudi au départ de l'étape, j'ai senti quelque chose, que j'avais retrouvé les sensations des régates d'avant. Tout ce que je faisais, ça marchait. Je me suis dit : il faut rester dans ce timing, dans ce feeling et ça va bien se passer. De fait, j'étais aux avant-postes tout le temps."Eliès: "Il ne faut pas que je m'arrête là"Yann Eliès coupait la ligne d'arrivée ce samedi à 17h59'15", suivi 16'05" plus tard par Nicolas Lunven (CGPI) puis, après un nouveau un quart d'heure d'attente, par le gros des troupes : Armel Le Cléac'h (Brit Air), vainqueur en 2003, qui, à l'instar d'Eliès, revient à ses premiers amours lors de cette 40e édition après sa deuxième place sur le Vendée Globe, Gildas Morvan (Cercle Vert), le vainqueur de la Transat BPE, Nicolas Bérenger (Koné Elevators), Laurent Pellecuer (Arnolfini.fr), Charles Caudrelier (Bostik), Erwan Tabarly (Athema), Michel Desjoyeaux (Foncia), Frédéric Duthil (Bbox Bouygues Telecom), Antoine Koch (Sopra Group), Thierry Chabagny (Suzuki Automobiles) puis Jérémie Beyou (Bernard Paoli).Si les écarts sont faibles, la présence de ce beau linge derrière lui donne des idées à Eliès: "Ce n'est qu'une étape et je ne compte pas m'arrêter là, il faut la savourer, mais j'ai aussi de la suite dans les idées. J'ai envie d'aller au bout, d'aller chercher une victoire. Parce qu'il faut que je la gagne un jour cette Solitaire. C'est ma 5e victoire d'étape, mais il ne faut pas que je m'arrête là !" Trente ans après la victoire de son père, Patrick, "ce serait une belle histoire" convenait-il avant le départ.