Egypte-Algérie: Un match à haut risque

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FOOTBALL - Le match entre l'Egypte et l'Algérie, qualificatif pour le Mondial 2010, s'annonce particulièrement tendu.

L'Egypte et l'Algérie disputent mercredi soir à Khartoum, au Soudan, un match d'appui pour savoir lequel des deux pays se qualifiera pour la Coupe du Monde 2010. Une rencontre décisive qui sera disputée dans un climat particulièrement tendu, l'hostilité entre les deux camps étant déjà très vive."Assurer le succès de la fête du ballon rond entre deux pays frères", tel était le voeu des ministres des affaires étrangères égyptien et algérien, formulé la semaine passée dans un communiqué qui réagissait alors à l'agression dont avaient été victimes les Fennecs à leur arrivée au Caire. Caillassés tandis que leur bus ralliait leur hôtel, les Algériens, blessés pour certains, se sont depuis inclinés lors de la dernière journée des éliminatoires africains de la Coupe du monde 2010. Un revers 2-0 concédé sur le terrain des Pharaons synonyme de match d'appui, les deux sélections comptant au final le même nombre de points, la même différence de but et le même nombre de réalisations...Conformément au tirage au sort effectué à Zurich le 11 novembre dernier, de la main du secrétaire général de la Fifa Jérôme Valcke, cette fameuse rencontre couperet se disputera ce mercredi à Khartoum, au Soudan. Une option qu'avait retenue l'Egypte avant coup, alors que le choix des Algériens s'était porté sur la Tunisie, le hasard ayant tranché en faveur des Pharaons... Faveur ou pas, toujours est-il que les deux formations seront alors censées évoluer en terrain neutre. C'est d'ailleurs à ce titre, et dans un souci évident de sécurité, que la Fifa a pris soin de n'accorder que 9 000 billets à chacune des deux fédérations, la capacité d'accueil du stade d'Omdurman ayant par ailleurs été ramenée pour l'occasion de 41 000 à 35 000 places.Des enseignes égyptiennes prises pour cibleSigne que les autorités soudanaises s'attendent néanmoins à des débordements, pas moins de 15 000 policiers seront sur le pied de guerre, mercredi, mobilisés aux abords de l'aéroport et du stade. Un déploiement de forces de l'ordre exceptionnel qui tient à l'atmosphère délétère qui plane sur la confrontation depuis la semaine passée. Encouragée de part et d'autre par une certaine presse belliqueuse, l'inimitié entre les deux pays est en effet palpable désormais, se nourrissant de vieux contentieux tels que ceux nés de cette victoire des Pharaons qui avait en 1989 barré la route du Mondial aux Fennecs et s'était soldée par de violents affrontements au Caire.Depuis samedi soir à Alger, plusieurs manifestations ont ainsi dérapé, tournant aux règlements de comptes à l'encontre d'enseignes égyptiennes notamment. Une situation dénoncée lundi par l'adjoint du ministre chargé des affaires arabes en Egypte, lequel soulignait "l'importance d'arrêter l'escalade de la violence" dans un communiqué relayé par le quotidien El Watan et appelait les autorités algériennes à "faire le nécessaire pour assurer la sécurité des ressortissants égyptiens en Algérie". Partageant cette volonté d'apaisement, le gouvernement algérien publiait mardi pour sa part un communiqué tordant le cou aux rumeurs qui voulaient que des supporters des Fennecs aient trouvé la mort le week-end dernier en Egypte: "A l'issue des investigations, menées par l'ambassade d'Algérie au Caire auprès des autorités locales et au niveau des hôpitaux et des morgues, le ministère des Affaires étrangères tient à démentir formellement ces allégations."De leur côté, les principaux intéressés, joueurs et techniciens des deux camps, se sont également efforcé pour la plupart de calmer les esprits ces derniers jours. "Nous jouons au football pour le plaisir, pas pour créer une guerre", a ainsi estimé en conférence de presse Hassan Shehata, le sélectionneur égyptien, relayé dans ses propos par son homologue Rabah Saâdane, dans les colonnes du Temps d'Algérie: "Nous avons oublié tout ce qui s'est passé au Caire. La précédente rencontre fut éreintante et éprouvante, alors nous axerons l'essentiel sur une préparation psychologique du groupe." Souhaitons que le dernier billet africain pour le Mondial 2010, celui qui permettra aux Fennecs ou aux Pharaons de rejoindre la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Ghana, le Nigeria et l'organisateur des festivités sud-africain, se gagnera dans ce fair play voulu par la Fifa. Une Fédération internationale qui, quoiqu'il advienne, devra tôt ou tard prendre ses responsabilités et se prononcer sur les incidents déjà déplorés.