Di Grégorio autorisé à recourir

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avec AFP , modifié à
CYCLISME - L'ex-coureur de l'équipe Cofidis, qui reste mis en examen, a été autorisé à recourir.

Rémy Di Grégorio sort de son silence. Le coureur français, exclu de l'équipe Cofidis après son interpellation sur le Tour de France 2012, évoque ses dix mois loin des pelotons alors que son contrôle judiciaire vient d'être en partie levé. "J’ai été très affecté que l’on puisse me présenter comme un voyou dans la presse", insiste-t-il dans le quotidien régional La Provence. "J’ai souffert en raison de ces graves atteintes à ma réputation de sportif. Ce fut une véritable déferlante. Mais je le clame haut et fort : je ne me suis jamais dopé !" Le coureur, tenu à l'écart du monde cycliste depuis son arrestation le 10 juillet 2012, peut à nouveau courir. L'arrêt de la cour d'appel de Marseille, rendu le 27 mars, constate que l'interdiction qui était faite à Di Grégorio de se rendre sur des courses, "très lourde de conséquences pour la carrière sportive du mis en examen, n'était aujourd'hui plus justifiée", mais "ne tranche rien sur le fonds du dossier toujours en cours à l'instruction".

Toujours mis en examen

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Di Grégorio bénéficie donc "d'une mainlevée partielle de son contrôle judiciaire" mais "demeure mis en examen". Dans son entretien, Di Grégorio insiste sur le fait qu'aucun produit n'a été trouvé en sa possession. "Les analyses toxicologiques pratiquées par des experts nommés par le Tribunal ont effectivement démontré que l’on avait seulement affaire à des vitamines." Mais s'il avait été mis en examen, ce n'est pas en raison de produits dopants mais de la "détention d'un procédé interdit sans justification médicale", à savoir "un kit d'injection de glucose". Tout type de transfusion est désormais interdit par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Mais sur ce point précis, pas un mot de la part de Di Grégorio. Dans cette affaire, deux autres personnes, un proche du coureur qui venait lui apporter des produits dans l'Ain et un naturopathe de Marseille, qui avait reconnu lui avoir pratiqué des injections, avaient été arrêtés le même jour et ce dernier avait également été mis en examen.

"L’équipe Cofidis n’a pas été solidaire avec moi"

Lors de son entretien, le grimpeur marseillais insiste davantage sur les conséquences néfastes que cette affaire a eu sur sa carrière : "tout le travail que j’avais accompli depuis mes débuts a été entaché et fracassé lorsqu’on m’a livré en pâture. Alors que tout ce que j’ai réussi à faire, je le dois à moi et à mon travail. Pas au dopage !" Soupçonné en raison de son passage par la sulfureuse équipe kazakhe Astana, en 2011, Di Grégorio souligne qu'il ne "s'est rien passé" dans cette équipe. Il en veut surtout à Cofidis, qui l'a licencié après son arrestation. "L’équipe Cofidis n’a pas été solidaire avec moi et elle m’a licencié, alors que je pouvais exercer mon métier", regrette-t-il. "Pour elle, j’étais jugé, l’affaire était close. Elle est en tort." L'ancien champion de France cadets, qui envisage de porter plainte contre son ancien employeur, espère désormais trouver un nouveau team pour renouer avec la compétition. "Physiquement, j’ai confiance en moi. J’ai toujours cru en moi", conclut-il.