Desjoyeaux, une de plus

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un peu moins de huit mois après avoir remporté le Vendée Globe pour la deuxième fois, Michel Desjoyeaux a ajouté une ligne à son palmarès en remportant ce lundi la première édition de l'Istanbul Europa Race. Deuxième des deux premières étapes, l'équipage de Foncia a remporté mardi à 3h56 la troisième et dernière à Brest, offrant au "Professeur" un succès en équipage qu'il tentera de confirmer dans un mois et demi sur la Jacques-Vabre.

Un peu moins de huit mois après avoir remporté le Vendée Globe pour la deuxième fois, Michel Desjoyeaux a ajouté une ligne à son palmarès en remportant ce lundi la première édition de l'Istanbul Europa Race. Deuxième des deux premières étapes, l'équipage de Foncia a remporté mardi à 3h56 la troisième et dernière à Brest, offrant au "Professeur" un succès en équipage qu'il tentera de confirmer dans un mois et demi sur la Jacques-Vabre.Celle-là, il ne l'avait jamais gagnée, et pour cause, c'était seulement la première édition ! Après la Solitaire du Figaro, le Vendée Globe, la Route du Rhum, La Transat Jacques-Vabre, le Trophée Clairefontaine, le Trophée SNSM, la Transat AG2R et bien d'autres encore, Michel Desjoyeaux a enrichi ce mardi au très petit matin son immense palmarès d'une unité supplémentaire en remportant l'Istanbul Europa Race, course en équipage en trois étapes qui s'est élancée fin août d'Istanbul pour s'achever ce mardi à Brest via Nice et Barcelone. Deuxième des deux premières étapes, derrière Guillermo Altadill (1876) à Nice puis Kito de Pavant (Groupe Bel) à Barcelone, avec lesquels il était du coup ex-aequo au général au moment de quitter la Catalogne, le «Professeur» savait que pour remporter l'épreuve, il devait terminer devant ses rivaux à Brest, terme de la dernière étape. Il a pris ses responsabilités en pointant d'entrée de jeu l'étrave de son plan Farr en tête, il n'a dès lors plus lâché les commandes malgré la menace persistante derrière lui du copain «Bilou» Jourdain, qui n'a finalement lâché prise qu'à l'entrée du Goulet de Brest !Lundi matin, au moment de laisser à tribord le rocher situé au sud-ouest de l'Angleterre, le skipper de Foncia semblait relativement confiant, la seule incertitude étant liée à ses yeux à son heure d'arrivée précise à Brest, point final de cette première Istanbul Europa Race: "On a passé le phare de Wolf Rock (marque de parcours au sud-ouest de l'Angleterre, ndlr) peu après le lever du jour. Il y avait encore un peu de vent à ce moment-là, on a eu un beau lever de soleil, avec un ciel bien rose comme on aime. Des bonnes nouvelles aussi, puisque le classement du matin est assez sympa, on est contents d'avoir traversé la Manche à bonne vitesse (un way-point obligatoire faisait passer la flotte par la pointe Saint-Mathieu avant une traversée de la Manche aller-retour, ndlr), on a un bon matelas derrière nous, un peu plus de 30 milles d'avance sur Veolia et quasiment le double sur Bel. Pour l'instant, on a du bon vent mais l'arrivée à contre-courant dans le Four ne nous arrange pas vraiment. On risque de prendre et le Chenal du Four et le Goulet de Brest à contre-courant, tout ça dans du vent faible.""Une bonne mise en confiance"La marée contraire semblait en effet le seul élément à même de priver l'équipage de Foncia (outre Michel Desjoyeaux, Jérémie Beyou, qui disputera avec lui la Transat Jacques-Vabre, Marc Liardet, Dimitri Voisin, Gildas Mahé et Gilles Marcelet) de la victoire d'étape, Roland Jourdain, malgré un retard de plus de 30 milles, faisant encore mine d'y croire lundi matin à bord de Veolia: "Un plantage peut toujours arriver, si dans le Four, tu prends le courant contre toi, tu perds pas mal de terrain, c'est une question de timing d'arrivée. Je me rappelle d'une arrivée à Brest sur la Solitaire où Mich (Desjoyeaux) et moi on avait mouillé à 500 mètres de la ligne d'arrivée près du Moulin Blanc (l'un des ports de Brest, ndlr), on peut imaginer un remake." Ce remake a fini par arriver, malheureusement pour le skipper de Veolia Environnement à ses dépens, obligé de mouiller dans la nuit de lundi à mardi devant le goulet de Brest, à 13 milles de la ligne, en panne de vent et avec un courant contraire !C'est en revanche passé pour Foncia qui, même s'il aura connu une ultime journée de mer particulièrement longue (16 heures pour parcourir les 100 derniers milles), aura finalement coupé la ligne devant la cité du Ponant, à 3h56 mardi, après 7 jours 50 minutes et 56 secondes de mer pour couvrir les 1668 milles de cette ultime étape. Un succès d'étape accompagné d'une victoire finale qui n'est pas à proprement parler une grosse surprise dans la mesure où Foncia faisait figure avant le départ de favori de cette épreuve ne comprenant qu'un plateau de six bateaux, mais une victoire qui faisait particulièrement plaisir à un Michel Desjoyeaux dont le palmarès s'est essentiellement écrit en solitaire, voire en double. "Ça a été une course très intéressante, confiera-t-il d'une voix posée à l'arrivée, parce que le bateau mené en équipage avec de la concurrence assez relevée, on a pu voir plein de configurations de voile. Jérémie Beyou, avec qui je ferai la Transat Jacques-Vabre, a pu bien apprivoiser Foncia et en connaître toutes les ficelles, au propre comme au figuré, c'est une bonne mise en confiance. Pour moi, c'était sympa de voir Foncia naviguer en équipage et à 100%, on a bien navigué, on a fait en moyenne de bonnes options, c'est satisfaisant pour la bande, pour l'équipe et pour Foncia qui reste un bateau référence en solitaire, mais aussi en équipage maintenant."Désormais, l'avenir de Foncia s'écrit en double, puisque Michel Desjoyeaux et Jérémie Beyou, qui naviguent ensemble depuis le mois de juin (avec une parenthèse Solitaire du Figaro qu'ils ont tous les deux courue en août) vont peaufiner leur préparation en vue de cette Jacques-Vabre dont le double vainqueur du Vendée Globe est le tenant, et avec une concurrence numériquement plus relevée que cette Istanbul Europa Race qui, souhaitons-le vu la richesse de son parcours, entraînera davantage d'adhésion dans deux ans.