Contador, le rose des sages

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O.Co. , modifié à
Après avoir tricoté son maillot rose tout au long des trois semaines de course, Alberto Contador a remporté dimanche son deuxième Tour d'Italie, après celui conquis en 2008. La 21e et dernière étape du Giro, remportée par David Millar, s'est transformée en parade triomphale dans les rues de Milan pour le coureur espagnol. Michele Scarponi et Vincenzo Nibali complètent le podium alors que John Gadret prend une belle quatrième place finale.

Après avoir tricoté son maillot rose tout au long des trois semaines de course, Alberto Contador a remporté dimanche son deuxième Tour d'Italie, après celui conquis en 2008. La 21e et dernière étape du Giro, remportée par David Millar, s'est transformée en parade triomphale dans les rues de Milan pour le coureur espagnol. Michele Scarponi et Vincenzo Nibali complètent le podium alors que John Gadret prend une belle quatrième place finale. Un dernier combat pour les miettes. Avec plus de cinq minutes d'avance sur son dauphin Michele Scarponi, Alberto Contador a abordé la vingtième-et-unième et dernière étape, un contre-la-montre de 26 kilomètres dans les rues de Milan, en toute quiétude. Rien à voir, par exemple, avec le dernier chrono de la Grande Boucle 2010, qu'il avait attaqué avec une poignée de secondes de marge sur Andy Schleck. L'Espagnol, qui avait commencé à fêter son sixième succès dans un grand Tour la veille avec ses coéquipiers et son entourage, a profité pleinement des dernières minutes d'un Giro qu'il aura assommé dès la neuvième levée. Une parade dans la cité lombarde qu'il a terminée à la troisième place, en levant le pied dans les derniers hectomètres, pas si loin derrière le spécialiste de l'exercice chronométré qu'est David Millar (Garmin-Cervélo), vainqueur en 30'13" devant Alex Rasmussen (HTC-High Road). Non, la vraie bataille de ce dimanche se jouait pour la deuxième place derrière Contador. Un duel à distance qui avait un crédit encore plus important, au cas où le Tribunal Arbitral du Sport déclassait à la mi-juillet le maillot rose, toujours sous le coup d'une suspension suite à son contrôle anormal sur les routes françaises l'été dernier. En attendant que justice soit faite, pour reprendre une expression à la mode, Michele Scarponi, qui possédait 56 secondes d'avance sur Vincenzo Nibali avant le départ, s'est assuré du fauteuil de dauphin en limitant la casse alors que ses références chronométrées étaient largement inférieures à celles du leader de la Liquigas. Mais ce dernier, affecté par une allergie au pollen, ne s'est jamais remis de l'affront du Pistolero sur les cimes de l'Etna et n'a pas été en mesure de refaire son retard, ne reprenant que 10 petites secondes à son compatriote sur un parcours pourtant composé pour lui, avec des parties plates et des virages sinueux dans sa deuxième partie. Les deux coureurs italiens précèdent l'étonnant John Gadret, piètre rouleur, mais qui a conservé sa belle quatrième place au prix d'un chrono honorable achevé au 71e rang. De quoi contenir les assauts de de Joaquin Rodriguez (5e), Roman Kreuziger (6e), Denis Menchov (8e) ou Steven Kruijswijk (9e), qui ont tous échoués dans leur quête de coiffer au poteau le petit grimpeur chauve. Installé au pied du podium avec une victoire d'étape en poche, l'ancien cyclocrossman a vécu un "Giro de rêve" et devient le premier coureur français à investir le Top 5 d'un grand Tour depuis onze ans. Une sacrée performance sur l'une des courses à étapes les plus corsées jamais imaginées par des organisateurs et qui vient récompenser le joli tir-groupé des représentants tricolores avec les douzième et quinzième places finales d'Hubert Dupont et de Christophe Le Mével. Des athlètes vidés de leurs forces qui retrouveront certainement le 2 juillet prochain en Vendée le roi Contador...