Chicherit: "J'espère en baver"

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Propos recueillis par Yannick SAGORIN , modifié à
Plus détendu que jamais, c'est un Guerlain Chicherit sûr de ses forces qui s'apprête à prendre le départ de son sixième Dakar. Au volant d'une Mini Countryman flambant neuve et accompagné d'un Michel Périn qu'on ne présente plus sur le plus fameux des rallyes-raids, l'ancien champion du monde de freeride se veut posé et néanmoins ambitieux. Sans toutefois tirer des plans sur la comète. Un Dakar digne de ce nom, voilà tout ce que veut le savoyard.

Plus détendu que jamais, c'est un Guerlain Chicherit sûr de ses forces qui s'apprête à prendre le départ de son sixième Dakar. Au volant d'une Mini Countryman flambant neuve et accompagné d'un Michel Périn qu'on ne présente plus sur le plus fameux des rallyes-raids, l'ancien champion du monde de freeride se veut posé et néanmoins ambitieux. Sans toutefois tirer des plans sur la comète. Un Dakar digne de ce nom, voilà tout ce que veut le savoyard. A la découverte de la Mini Coutryman que vous piloterez sur le Dakar 2011, vous étiez très enthousiaste. L'êtes-vous toujours autant après les tests passés dans la région du Creusot ? Je le suis encore plus ! Je me posais beaucoup de questions avant ces tests: est-ce qu'elle va bien rouler, est-ce que je vais être à l'aise dedans... Et puis je suis monté à bord et au bout de deux tours de circuit, j'étais déjà en confiance. Ça a fonctionné tout de suite ! Dotée du même moteur que le X3, elle est annoncée plus puissante que les BMW de l'an dernier. Vous confirmez ? Effectivement, je la sens bien efficace ! Mais les BMW seront également plus puissantes cette année. En revanche, comme la Mini est plus courte, elle est aussi plus maniable. Et dans les rapides, c'est le genre de détails qui comptent. Après, je n'ai pas perdu tous mes repères. Le Countryman n'est jamais qu'une espèce d'évolution du X3. On a repris les bases de ce qu'on connaissait avec BMW depuis cinq ans. Le châssis à une géométrie similaire à celui du X3, on ne part pas dans l'inconnu. Je ne vois pas pourquoi nous aurions de mauvaises surprises. Comment s'est nouée cette opportunité avec Mini ? Mini fait partie du groupe BMW. Ils ont sorti ce Countryman sur le marché et ils se sont dit que je correspondais bien à l'image décalée de Mini. J'ai tout de suite été pressenti comme pilote et j'ai eu la chance que le projet aboutisse. Il fallait être présent au bon endroit au bon moment et je l'ai été. On fera les comptes à la fin du rallye mais pour l'instant, je suis super enthousiaste, j'adore cette marque, je travaille avec depuis deux ans à travers ma marque de skis Coreupt. C'est une belle voiture, nouvelle sur le circuit alors que m'attends à être pas mal sollicité. A moi de ne pas trop me disperser en restant concentré sur la course. "Je n'ai jamais été aussi relax" N'êtes-vous pas déçu au final de ne pas piloter la même voiture que Stéphane Peterhansel ? Non ! Pourquoi ? Au contraire, j'aurais été très déçu si cette aventure ne s'était pas concrétisée. Tout était calé depuis longtemps mais on a retardé au maximum l'annonce pour faire le buzz. Au volant d'une X3, j'aurais été très heureux mais là, avec cette voiture qui a de la gueule et qui me correspond mieux je trouve, je suis aux anges. Côté course, l'an dernier, vous avez perdu le Dakar dès la première spéciale, sur souci mécanique. Comment comptez-vous aborder cette édition 2011 ? Avec toujours autant de motivation ! Quand on tombe de cheval, il faut remonter aussitôt... J'ai eu un problème mécanique l'an passé, ça ne signifie pas que je vais en avoir un cette année. On s'est encore bien préparé, j'ai une bonne auto, un des meilleurs copilotes du moment, ça fait pas mal d'atouts à mon actif. Au final, je crois que je n'ai jamais été aussi relax. J'ai hâte d'y être, je suis très excité mais je ne suis pas du tout angoissé. J'ai confiance en moi, en mon copilote et en ma voiture. Et puis je commence à avoir une bonne expérience... Alors quelle sera votre ambition sur ce Dakar ? Je pars du principe que pour faire un résultat, il faut être à l'arrivée. C'est la consigne donnée par Mini: il faut impérativement conduire la voiture au terme du rallye. On va évidemment essayer de jouer des belles places mais je n'y vais pas avec des ambitions fermes et arrêtées en me disant que je veux gagner à tout prix. Je suis plus tempéré que par le passé, ce qui n'enlève rien à ma motivation. Si on finit dans les trois, ce sera énorme ! Maintenant, il y a trop d'enjeux par rapport à Mini pour que je me permette de lâcher les chevaux. C'est peut-être comme ça aussi qu'on gagne le Dakar... "On est en rallye-raid, pas en WRC ! " Michel Périn sera là aussi pour tempérer vos ardeurs... Oui, c'est sûr... Aujourd'hui, le Dakar va tellement vite qu'on est toujours sur le fil. Autrefois, c'était vraiment une course d'endurance et de gestion alors que là, les pilotes de tête sont à bloc pendant quinze jours. Si tu lèves le pied une fois, tu prends dix minutes et tu perds le Dakar. L'an dernier, ça s'est joué à 1'30 ! En roulant à fond, tu peux gagner 30 secondes sur la concurrence alors qu'une simple erreur de navigation peut te coûter un quart d'heure et plus. C'est dire l'importance du copilote ! Or, je sais que j'ai l'un des meilleurs cette année à mes côtés. Ça ne veut pas dire qu'il ne fera pas de boulette, on est tous humains, mais c'est quand même rassurant. Je sais que le boulot sera bien fait alors je serai plus calme au volant, c'est une certitude. Et puis je vais énormément apprendre avec un tel copilote. J'ai toujours tendance à être dans l'excès et, comme il me connaît bien, je sais qu'il va m'aider à être plus posé. N'est-ce toutefois pas déstabilisant pour vous de changer une nouvelle fois de copilote ? Si, un peu... Mais c'est un choix. Avec Matthieu (Baumel ndlr), on a arrêté parce qu'on s'est rendu compte qu'on n'évoluait plus ensemble, qu'on tournait en rond et l'an dernier, avec Tina (Thoerner, ndlr), ça s'est bien passé, mais on ne parlait pas la même langue - ce qui est un sacré handicap dans la voiture. Je voulais à tout prix faire équipe avec Michel Périn - ce qui aurait pu être le cas lors de la dernière édition sans un problème de contrats - et aujourd'hui je souhaite que ça dure le plus longtemps possible. Comment avez-vous réagi à la découverte du parcours de ce Dakar 2011 ? Honnêtement, le parcours, je m'en fous ! Pour gagner, il faut le faire en intégralité et le plus vite possible, voilà tout. Le reste, à mon sens, ça concerne l'organisation. Je pense être assez polyvalent pour m'adapter à tous les terrains alors qu'il y ait beaucoup de dunes ou beaucoup de piste, je m'en moque. En revanche, c'est vrai que les paysages sont magnifiques et que j'y suis sensible. Mais niveau stratégie de course, étude du terrain... on verra bien. J'espère juste qu'on va en baver ! L'an dernier, j'ai trouvé le Dakar trop gentil par rapport à la première édition sud-américaine. Il faut que ça marque les esprits, qu'on en chie, c'est ce qui fait la légende du Dakar. On est en rallye-raid, pas en WRC !