Cheyrou vide son sac

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Pauline JOSEPH , modifié à
Candidat autoproclamé à l'accession en début de saison, Nantes, seizième, est en passe d'assurer son maintien en Ligue 2. A quelques heures de la réception d'Istres, mardi lors de la 35e journée, Bruno Cheyrou est monté au créneau dans une interview accordée à Ouest-France.

Candidat autoproclamé à l'accession en début de saison, Nantes, seizième, est en passe d'assurer son maintien en Ligue 2. A quelques heures de la réception d'Istres, mardi lors de la 35e journée, Bruno Cheyrou est monté au créneau dans une interview accordée à Ouest-France. Bien qu'affligeant, le constat est sans concession. Figure historique du football français, le FC Nantes meurt à petit feu. Relégués en 2009 après un bref retour parmi l'élite l'année précédente, les Canaris ont troqué leur beau jeu, agrémenté de passes courtes et de fluidité, développé à la fin des années 90, pour de très médiocres performances, aussi déplorables qu'accablantes. Seuls les souvenirs, et les regrets, restent de la grande époque nantaise. Depuis, l'incohérence semble s'être emparée du club. Si la Jonelière, irréfutable pépinière de talents il y a une dizaine d'années, a perdu une grande partie de ses vertus, le club lui semble avoir perdu l'intégralité de son âme. Candidats à l'accession en Ligue 1, les Nantais, seizièmes, fréquentent finalement les bas-fonds du classement et flirtent avec la zone rouge. A quelques heures du match face à Istres, prévu ce mardi soir à 20 heures dans le cadre de la 35e journée, Bruno Cheyrou a dévoilé le fond de ses pensées. S'il n'épargne personne, l'ancien Rennais pointe particulièrement ses dirigeants, dont le management échappe, selon lui, à toute rationalité. "Savez-vous combien de joueurs on a utilisé cette saison ? 34 ou 35. Cela fait trois équipes ! Cissokho, c'est le cinquième ou sixième arrière gauche au départ. À chaque match, on vous change la moitié de l'équipe. À un moment donné, il faut une certaine ligne directrice", s'est énervé le capitaine nantais, interrogé par Ouest-France. Rodelin, Négo, "ce sont des ghostbusters" (des joueurs fantômes, ndlr), selon lui. Quant au nouveau coordinateur sportif, Guy Hillion, "on n'avait pas fait deux matches qu'il a déjà commencé à dire qu'on n'était pas bon". Arrivé l'été dernier en Loire-Atlantique, le milieu de terrain français, frère aîné du Marseillais Benoît Cheyrou, n'a pas digéré son statut de remplaçant. En froid avec la direction, il rétorque ironiquement: "Il parait que je suis carbonisé, que je fais une saison calamiteuse. C'était donc logique et normal." Irrités par les critiques dont il a été la cible, Bruno Cheyrou lance également quelques piques à la presse. "Heureusement qu'on n'inverse pas les rôles et qu'on ne vous met pas des notes. Un moment, j'ai cru que si le FCN perdait, c'était uniquement de ma faute. Il y a la pression des anciens, comme à Saint-Etienne. Vous vous êtes régalés à les faire parler !" Malgré l'amertume de cette première saison sous le maillot jaune, où "il y a des gens qui pensent plus à eux qu'au club", l'ancien joueur de Liverpool devrait honorer son contrat, qui court jusqu'en 2012. Sans rancune.