Boyer: "Gagner Paris-Tours !"

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CYCLISME - Alors que la 103e édition de Paris-Tours aura lieu dimanche, Eric Boyer, manager de Cofidis, a confié toute son ambition.

Alors que la saison de cyclisme touche à sa fin, la 103e édition de Paris-Tours aura lieu dimanche. Le manager de l'équipe Cofidis, Eric Boyer, ne veut peut rater ce grand rendez vous et espère pouvoir jouer la gagne, afin de finir l'année en beauté et préparer déjà la saison prochaine, que le directeur sportif aborde avec beaucoup d'ambitions, malgré le non-renouvellement de la Licence Pro-Tour de sa formation.Eric, quelles sont vos ambitions sur ce Paris-Tours 2009 ?Paris-Tours, c'est une course qui a sa personnalité mais qui neuf fois sur dix se termine au sprint. Cependant, on peut suivre l'exemple de Frédéric Guesdon qui s'était imposé en 2006. Il y a la possibilité pour les coureurs qui sont des puncheurs ou des baroudeurs d'éviter le sprint et de gagner. C'est la stratégie que nous allons mener: éviter d'en découdre au sprint et puis anticiper, afin d'être présent dans la fameuse échappée qui part toujours assez tôt dans la journée et qui fait le maximum pour rejoindre l'arrivée.Dans votre équipe, quelles sont les coureurs les plus susceptibles de s'imposer dimanche ?On a des coureurs qui sont capables de faire ce type d'exploit: Guillaume Blot, le petit Hervé-Duclos-Lasalle, Sébastien Minard... Au cas où il y aurait une arrivée groupée, on va compter sur Alexandre Usov qui est notre meilleur représentant pour gagner au sprint. Mais c'est vrai que face à des sprinteurs réputés plus rapides, ça sera très difficile pour lui.Quels sont vos objectifs pour cette fin de saison ?Gagner Paris-Tours ! Au Tour de Lombardie, je n'ose pas dire gagner, mais si on peut faire partie des animateurs de la course, on ne se gênera pas."On court pour gagner, pas pour calculer"Quel bilan tirez-vous de cette année 2009 ?Comme un peu tous les ans, on gagne une bonne quinzaine de courses. On a montré qu'on avait notre place parmi l'élite, malgré le refus de la part de l'UCI de renouveler notre licence Pro-Tour. Nous avons fini quatrième du classement par équipes du Tour d'Espagne et nous avons ramené le maillot de meilleur grimpeur (David Moncoutié a remporté le classement de la montagne avec 87 points d'avance sur David de la Fuente). Tout le monde a reconnu que nous avons été les principaux animateurs de cette Vuelta. Notre équipe n'a pas à rougir des résultats que nous avons eus cette année. Surtout que nous avons couru pour gagner et non pour calculer et regarder où on pouvait marquer des points à droite à gauche. On court pour gagner, pas pour calculer. Courir pour calculer, ce n'est pas ma conception du cyclisme.Vous êtes donc satisfait des résultats obtenus par vos coureurs cette saison ?On a eu un bilan excellent en février, ensuite c'est vrai qu'en mars, avril et mai, on a été un peu absent. On a renoué avec la victoire sur le Dauphiné au mois de juin (David Moncoutié a remporté la 7e et avant-dernière étape de l'épreuve). Ça a donné du baume au coeur à tout le monde avant le Tour de France. On s'est donc présenté avec beaucoup d'ambitions, beaucoup d'objectifs. Le comportement était plutôt bon, mais on n'a pas gagné, ce qui a provoqué une grande frustration. Ensuite, on fait un excellent mois d'août avec pas mal de victoires, puis un très bon mois de septembre avec le Tour d'Espagne. Désormais, on aimerait conclure notre saison par une victoire en octobre.Est-ce que la décision de l'UCI de ne pas renouveler votre licence Pro-Tour va changer quelque chose pour vous l'an prochain ?Non, ça ne va pas changer beaucoup de choses, notamment sur le terrain. En juin 2008, lors du conflit avec l'UCI, nous avons fait partie des 16 équipes ayant signé des accords avec les grands organisateurs que sont ASO pour le Tour de France, RCS pour l'Italie et Unipublic pour l'Espagne, pour les années 2009 et 2010. j'ai donc la possibilité de faire les trois grands tours si je le veux, de faire Paris-Nice, Tirreno-Adriatico, Milan-San-remo et pleins d'autres courses comme celles-ci. J'ai donc le droit de participer à un ensemble de compétition qui sont parmi les plus illustres du calendrier Pro-tour. Que je sois Pro-Tour ou pas, je m'assure donc 80% du calendrier."Notre politique de jeunes, on y croit!"Quelles sont donc les courses auxquelles vous ne pourrez pas participer ?Pour les autres épreuves comme le Tour Down Under, le Tour de Romandie, le Dauphiné Libéré, le GP de Plouay, le Tour de Pologne et j'en oublie certainement, je vais demander à être invité. Si on est invité sur 50% de ses courses, 80% de notre programme 2009 sera effectué en 2010. Je crois donc pouvoir offrir aux coureurs la possibilité de s'exprimer sur un calendrier international et s'est bien là l'essentiel. Dans l'ensemble, ça ne va donc pas fondamentalement changer grand-chose.Y aura-t-il beaucoup de changements au sein de votre effectif ?J'ai recruté de jeunes coureurs. Car notre politique de jeunes, on y croit ! J'ai notamment recruté le Belge Kevin Ista, qui a terminé deuxième du Het-Volk cette année et va nous donner les moyens de briller sur les classiques flandriennes. J'ai aussi des coureurs qui n'étaient pas suffisamment mûrs cette année pour briller sur la Flèche Wallonne ou Liège-Bastogne-Liège, mais qui seront prêts cette saison. Je pense à Rémi Pauriol, Amaël Moinard, Rein Taaramae et Julien El Farès. Les coureurs qui étaient déjà chez nous cette année et depuis un moment arriveront donc à maturité l'an prochain, ce qui nous permet d'avoir des ambitions supérieures. L'an prochain, je compte récolter les fruits de notre travail débuté il y a trois ans. Vous pourrez aussi vous appuyer sur des coureurs expérimentés comme David Moncoutié, qui a décidé de prolonger d'une saison. Cette nouvelle a dû vous réjouir, non ?On est très heureux. Il a décidé de prolonger tout en décidant d'arrêter définitivement l'année prochaine. C'est clair et définitif, on sait qu'il va vivre avec nous sa dernière saison. On va faire en sorte que toutes les courses où il est engagé soient pour lui une fête et qu'il soit dans les meilleures conditions pour quitter le cyclisme par la grande porte, c'est-à-dire sur une belle victoire.