Armstrong : le rétropédalage de l'UCI

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avec agences , modifié à
DOPAGE - L'UCI a décidé lundi la dissolution de sa commission indépendante.

L'info. L'Union cycliste internationale (UCI) a décidé lundi d'enterrer la commission indépendante qui devait enquêter sur le rôle joué par ses dirigeants dans le scandale Armstrong. Les trois membres de cette commission (l'ancien juge de la Haute cour britannique Philip Otton, l'ancienne championne paralympique Tanni Grey-Thompson et l'avocat australien Malcolm Holmes) avaient ajourné leur première audience vendredi à Londres au bout de deux heures et manifesté leur agacement, ce qui a poussé l'UCI à changer de position.

John Fahey (930x620)

L'explication. L'UCI s'est heurtée à la résistance de la quasi-totalité acteurs du dossier, à commencer par l'Agence mondiale antidopage (AMA) et l'agence antidopage américaine (Usada), qui a fait chuter Lance Armstrong. "Pendant le week-end, je me suis entretenu avec John Fahey, le président de l'AMA (photo)", a expliqué Pat McQuaid, le président de l'UCI, accusée d'avoir protégé Armstrong. "John Fahey a déclaré que l'AMA n'avait pas confiance dans le processus actuel de la commission indépendante." Ce que souhaite l'AMA, c'est la mise en place d'une commission "Vérité et réconciliation" fonctionnant sur un système d'amnistie pour les coureurs qui témoigneraient.

L'avenir. Le processus "Vérité et réconciliation" sera lancé "prochainement" précise l'UCI, qui dit attendre une pleine collaboration de l'AMA et promet que le rapport qui découlera de cette enquête sera publié dans son intégralité. Sous quel délai ? "Il y a encore de nombreux points à discuter avant de pouvoir finaliser le cadre légal dans les détails, y compris le financement de cette commission "Vérité et réconciliation" - une nouveauté sans précédent dans le domaine du sport - puisque l'AMA, contrairement à ce qui avait été indiqué auparavant, refuse maintenant d'apporter une contribution financière." Une première réunion sur le sujet (épineux) est prévue vendredi.

Et Armstrong ? C'est justement parce que "l'objet de l'enquête était trop centré sur le cas Armstrong - qui est maintenant clos - et que la commission n'aborderait pas l'aspect global du problème" que l'AMA, selon ses propres termes, avait fait part de son opposition à cette commission. L'agence souhaite une enquête plus vaste sur le dopage dans le cyclisme. Quant à Armstrong, il ne peut pas espérer une amnistie de cette commission "Vérité et réconciliation" car il a déjà été convaincu de dopage. L'Usada et son patron, Travis Tygart, lui ont donné jusqu'au 6 février pour présenter des aveux complets sur ses pratiques dopantes, sous peine de ne pas lever sa suspension à vie.

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