Altadill résiste à la flotte tricolore

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Grande première pour Guillermo Altadill ! L'Espagnol a remporté tôt dimanche matin sa première victoire significative en 60 pieds Imoca, s'imposant sur la première étape de l'Istanbul Europa Race entre Istanbul et Nice devant cinq Français.

Grande première pour Guillermo Altadill ! L'Espagnol a remporté tôt dimanche matin sa première victoire significative en 60 pieds Imoca, s'imposant sur la première étape de l'Istanbul Europa Race entre Istanbul et Nice devant cinq Français. La Méditerranée aura été fidèle à sa réputation capricieuse. En franchissant en tête la latitude du Cap Corse samedi dans la journée, l'équipage de Foncia, emmené par Michel Desjoyeaux, pensait avoir fait le plus dur sur la longue première étape de l'Istanbul Europa Race, partie le samedi 29 août de la métropole turque, restait à parachever le bel ouvrage en franchissant en tête la ligne d'arrivée à Nice. C'était sans compter sur les mouvements d'humeur d'Eole qui, à l'approche de la Promenade des Anglais, a joué un bien vilain tour au plan Farr du double vainqueur du Vendée Globe, scotché dans une bulle sans vent, ce dont son poursuivant immédiat, 1876, a su profiter pour s'emparer de la tête dans les 40 derniers milles et ne plus la lâcher. Guillermo Altadill et son équipage s'imposaient finalement dimanche à 4h24'45" après 7 jours 17 heures 2 minutes et 45 secondes de mer, à la (petite) vitesse moyenne de 7,45 noeuds et avec un peu plus d'une heure d'avance sur Foncia.Une bien belle victoire pour l'Espagnol qui, à la barre de l'ancien Gitana 80 de Loïck Peyron, signe son premier succès dans la classe Imoca et recueille les fruits d'un travail très vite entamé après l'acquisition de ce plan Farr comptant à son palmarès la Transat BtoB 2007 et la Transat anglaise 2008. Autant dire qu'à l'arrivée, Altadill, qui fait équipe sur cette Istanbul Europa Race avec ses compatriotes Antonio Cuervas-Mons et Pachi Rivero, ainsi qu'avec le Français Antoine Mermod et le Néerlandais Wouter Verbraak, ne boudait pas son plaisir de terminer devant la référence «Mich' Desj'»: "Je suis heureux de gagner cette étape vraiment incroyable marquée par beaucoup de changements dans le classement et des adversaires toujours proches. Entre Michel Desjoyeaux et moi, cela s'est joué à peu de choses, à ma décision de naviguer de côté pour profiter de l'oscillation du vent. C'est une décision que nous avons prise quand, au nord de la Sardaigne, nous comptions un retard de 15 milles sur Foncia et nous avons eu de la réussite. Nous avons passé Foncia sur sa droite en profitant d'une ligne de vent et lui était arrêté. Cela s'est joué en quatre milles samedi à 20h. Michel Desjoyeaux est une légende de la voile et c'est énorme de battre une légende."De Pavant: "Je n'ai pas été à la hauteur"Et l'Espagnol de se réjouir de s'imposer d'entrée pour sa première course à la barre de son nouveau destrier: "Première régate et première victoire. Je n'avais pas navigué en équipage depuis la Barcelona World Race en 2007 (il avait abandonné avec Jonathan McKee pour une avarie de safrans, ndlr) et si je n'avais pas beaucoup d'expérience dans cette classe Imoca, je pense avoir pris les bonnes décisions dans les moments-clés et face aux meilleurs skippers de cette classe. Je suis très heureux d'avoir gagné mais cela me met de la pression avant la deuxième étape. A Barcelone, je dois absolument faire un bon résultat." La deuxième des trois étapes, la plus courte, est en effet constituée d'un sprint d'un demi-millier de milles vers Barcelone, port d'attache de 1876 (départ mardi), et nul doute que Michel Desjoyeaux aura à coeur de remettre les pendules à l'heure, lui qui regrettait, une fois arrivé à Nice, le scénario défavorable du finish de cette étape initiale: "Jusqu'au bout sur cette Mer Méditerranée, ça a été le grand bazar à tel point que je me suis demandé si on avait quitté Istanbul. La situation a toujours été incertaine mais en franchissant le Cap Corse avec 17 milles d'avance sur 1876 et Groupe Bel avec 100 milles à faire, je pensais que c'était tenable. Nous sommes restés concentrés, nous n'avons pas cessé de manoeuvrer jusqu'au bout mais Guillermo dans le final a fait une super navigation."Le skipper de Foncia se montre tout de même satisfait du potentiel en équipage d'un bateau parvenu notamment à finir devant Groupe Bel qu'on annonçait plus à l'aise dans les petits airs de la Méditerranée. A l'arrivée, le 60 pieds emmené par Kito de Pavant, qui aura fait la première partie de l'étape en tête, termine troisième à un peu plus de deux heures du vainqueur, laissant quelques regrets à son skipper qui visait un peu plus haut: "Je suis un peu frustré parce que le bateau est vraiment bon, mais dans la dernière journée, je n'ai pas été à la hauteur. Nous avons eu un petit problème technique avec un solent déchiré que j'ai hésité à envoyer quand j'étais à côté de 1876 auprès du Cap Corse. A ce moment, mes routages m'ont fait partir à l'est et Guillermo Altadill a pris l'ouest. J'aurais mieux fait de le suivre." Le Languedocien termine avec un peu plus de quatre heures d'avance sur Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac 2), et huit sur Roland Jourdain (Veolia Environnement). A noter que Jean-Pierre Dick a, aussitôt arrivé, porté réclamation à l'encontre de Guillermo Altadill pour un litige remontant à la procédure de départ, le jury devrait se prononcer dans la journée de dimanche...