A qui le tour ?

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AXEL CAPRON , modifié à
Après Minsk et Donetsk, l'équipe de France est depuis mardi à Varsovie où elle prépare l'ultime match de sa saison, une rencontre amicale jeudi face à la Pologne dans le stade du Legia Varsovie. Pour cette dernière sortie, Laurent Blanc va donner du temps à ceux qui n'ont pas joué, l'occasion pour Carrasso, qui honorera sa première cape, Valbuena, N'Zogbia et Hoarau de tenter de faire aussi bien que les néophytes vainqueurs à Donetsk (4-1).

Après Minsk et Donetsk, l'équipe de France est depuis mardi à Varsovie où elle prépare l'ultime match de sa saison, une rencontre amicale jeudi face à la Pologne dans le stade du Legia Varsovie. Pour cette dernière sortie, Laurent Blanc va donner du temps à ceux qui n'ont pas joué, l'occasion pour Carrasso, qui honorera sa première cape, Valbuena, N'Zogbia et Hoarau de tenter de faire aussi bien que les néophytes vainqueurs à Donetsk (4-1). De Donetsk à Varsovie, l'équipe de France aura fait un pas de géant vers le retour à la maison, tant le contraste entre les deux villes est assez saisissant. Contraste au niveau des infrastructures, du rustique aéroport ukrainien à celui répondant aux "canons" occidentaux de la capitale polonaise, contraste au niveau de l'accueil, les Bleus et tous leurs "suiveurs" n'étant pas forcément mécontents de rencontrer des personnes souriantes et maîtrisant si ce n'est le français (parlé par nombre de Polonais, mais moins des jeunes), au moins l'anglais, ce qui est très rare de l'autre côté de la frontière sud-est de la Pologne. De l'Ukraine, la dernière impression restera une interminable attente dans le petit aéroport de Donetsk, la faute à un avion, affrété par la Fédération française de football, resté bloqué en Pologne pour cause de soucis techniques, ce qui a conduit la compagnie aérienne à en envoyer un autre à Donetsk, arrivé vide, reparti plein à ras bord, avec deux bonnes heures de retard. Arrivés à 15h, les Bleus se sont aussitôt engouffrés dans leur car avant de rejoindre, non sans difficultés, le retour à la modernité se payant au prix de l'un de ses corollaires les moins agréables, les embouteillages, leur hôtel de grand standing situé dans le centre de Varsovie. Le pittoresque musée du stade du Legia... Moins de cinq heures plus tard, sous un chaud soleil couchant, Laurent Blanc et ses troupes foulaient la pelouse d'entraînement adossée au stade du Legia Varsovie, enceinte entièrement rénovée cette saison de 31000 places, qui accueillera la rencontre face à la Pologne jeudi, le futur stade national de 55000 places, prévu pour l'Euro 2012, étant dans la phase finale de sa construction au bord de la Vistule. Pas sûr que nos Bleus n'aient eu le temps avant cet entraînement de visiter le pittoresque musée du stade, tout entier dévolu au Legia, club phare de la capitale, huit fois champion de Pologne (la dernière en 2006), et à l'une de ses anciennes gloires, Kazimierz Deyna, milieu offensif de grand talent, champion olympique avec la Pologne en 1972 et qui, après avoir passé huit saisons au Legia, fut un des premiers Polonais à s'expatrier, à Manchester City puis à San Diego, où il mourra à l'âge de 41 ans dans un accident de voiture, le Legia décidant alors de retirer son n°10 qui n'a plus été porté depuis. Les joueurs français y auraient notamment découvert que le Legia a plusieurs fois croisé la route d'équipes de l'Hexagone en coupes d'Europe, en témoignent ce fanion de l'AS Saint-Etienne, sortie en huitièmes de finale de la Coupe des champions en 1969-70 (2-1 en Pologne, 1-0 à Geoffroy-Guichard), ou cette surprenante assiette jaune dans le plus pur style des fameux bols bretons (ceux avec le prénom marqué dessus...), souvenir d'une confrontation avec le FC Nantes en 32e de finale de la Coupe de l'UEFA 1975-76 (qualification des Canaris, 2-2 à Marcel-Saupin, 1-0 à Varsovie). Carrasso fêtera enfin sa première Laurent Blanc et ses joueurs ne sont pas forcément sensibles à l'histoire du football (pour preuve Steve Mandanda, "pas féru de football", selon ses propres mots, reconnaissant dimanche dernier ignorer qui était le sélectionneur ukrainien Oleg Blokhine, Ballon d'Or 1975), ils auront en tout cas apprécié la qualité de la pelouse d'entraînement, au cours d'une séance d'une grosse heure débutée à 19h45 et suivie par un Polonais bien connu en France où il a fait une bonne partie de sa carrière d'entraîneur (Metz, Saint-Etienne, Strasbourg, le Racing, Montpellier, Lille, Bastia), Henryk Kasperczak, ancien joueur du Legia et dont le fils est professeur de mathématiques au lycée français de Varsovie. Une séance sans grands enseignements, en dehors du fait que Samir Nasri, qui souffre des adducteurs, a encore trottiné à part et ne jouera sans doute pas jeudi. Les titulaires de la veille (ainsi que Benzema et Ribéry) se sont de leur côté contentés de quelques tours de terrain et d'étirements, tandis que Sagna, Rami, N'Zogbia, Diarra, Valbuena, Martin et Hoarau ont participé à un toro avec Laurent Blanc sous l'oeil d'Alain Boghossian, bientôt rejoints par Malouda et Abidal. Autant de joueurs qui, jeudi, pourraient bien débuter ou rentrer face à la Pologne, puisque Laurent Blanc a promis de faire jouer tout son monde lors de cette tournée, histoire de voir si ses jeunes (ou moins jeunes) ont "le niveau international". Le seul qui est sûr de débuter est Cédric Carrasso, puisque le sélectionneur l'a confirmé lundi après le match gagné à Donetsk (4-1), l'occasion pour le gardien bordelais d'enfin honorer sa première sélection, lui qui est toujours convoqué, jamais titularisé. On peut s'attendre également à voir débuter Mathieu Valbuena, motivé comme jamais lors du toro de mardi, Charles N'Zogbia, bien plus timide, et Guillaume Hoarau, en quête de confiance en Bleu et même de confiance tout court après une fin de saison passée à beaucoup rater. Fort de son incroyable réussite lundi sur la pelouse de la Donbass Arena, Marvin Martin pourrait être récompensé d'une deuxième cape, tandis qu'en défense centrale, après Rami-Sakho à Minsk, Kaboul-Sakho à Donetsk, on miserait facilement une pièce sur Rami-Kaboul à Varsovie. L'incertitude concerne surtout les postes de milieux défensifs qui se jouent entre Diarra, Diaby, Cabaye, Matuidi et M'Vila. L'équipe probable: Carrasso - Sagna, Rami, Kaboul, Abidal - Cabaye, Diarra, Matuidi - Valbuena, Hoarau, N'Zogbia.