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Geoffrey Branger, édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
Si la loi prévoit trois séances d'éducation sexuelle par an dès la sixième, un rapport dévoile que ce nombre est bien rarement atteint par les établissements scolaires. En moyenne, les élèves n'assisteraient qu'à trois séances lors de l'intégralité de leur cursus, un manquement que Pap N'Diaye compte bien corriger.

Un rapport sur l’éducation à la sexualité à l’école vient d’être dévoilé. On y apprend notamment que les cours obligatoires ne sont pratiquement pas dispensés. La loi prévoit qu’il y ait au moins trois séances dédiées à la sexualité par an de la sixième à la terminale, mais les établissements où la loi est réellement appliquée sont rares. Selon une enquête, seulement environ 15% des cours sont réellement dispensés, soit en moyenne trois au lieu de 21 sur l’ensemble de la scolarité, une faille à laquelle Pap N’Diaye, le ministre de l’Éducation nationale veut mettre fin en faisant appliquer la loi.

Ces cours d’éducation à la sexualité ont plusieurs objectifs. Tout d’abord, un objectif de santé publique pour lutter contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) mais aussi pour informer sur la contraception afin par exemple de réduire le nombre de grossesses précoces. Ensuite, ce que Pap N’Diaye veut développer, c’est la lutte contre les discriminations, les violences sexuelles et sexistes, les stéréotypes et pour une meilleure égalité entre les femmes et les hommes. Des points sur lesquels, les adolescents ne sont pratiquement jamais sensibilisés à l’école.

"Le combat n'est pas à mener contre la pornographie"

Selon les spécialistes, sans éducation à la sexualité, le seul moyen pour les collégiens et les lycéens de se faire une idée de ce qu’est un rapport sexuel, ce sont les images ou les vidéos pornographiques. Pour Thomas Rohmer, fondateur de l’Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open), c’est là tout le problème : "Le combat n’est pas à mener contre la pornographie, mais à bien offrir un contre-discours pour pouvoir remettre en perspective ces images, et qu’ils comprennent [les adolescents] qu’elles remplissent un objectif d’excitation mais en aucun cas elles doivent venir se substituer à ce que doivent être des rapports consenties, respectueux pour les femmes, etc..."

Du côté de l’Éducation nationale, plusieurs options sont sur la table : intégrer aux programmes de certaines disciplines l’éducation à la sexualité, et donc y dédier trois séances annuelles dans les emplois du temps, former le personnel éducatif pour faciliter cet enseignement qui peut être délicat ou encore intégrer des associations spécialisées comme le Planning familial pour aider les professeurs.