Virtual Regatta : "Ça sent bon l'arrivée" du Vendée Globe en ligne pour Loïck Peyron

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Guilhem Dedoyard , modifié à
Loïck Peyron participe au Vendée Globe... mais pas sur un bateau. Il a pris part à la Virtual Regatta, lancée en même temps que l'édition physique. Grâce aux facilités permises par le site, le marin devrait arriver dans moins de 24 heures au port des Sables d'Olonne. 

La course pour la tête du Vendée Globe fait rage en mer mais aussi sur internet. Virtual Regatta a lancé, en même temps que la compétition réelle, un Vendée Globe virtuel et les premiers skippers arrivent bientôt à bon port. Loïck Perron s'est lancé dans l'aventure il y a trois mois, au nom de l'association Polaris qui lutte contre la neurofibromatose. A quelque vingt-quatre heures de l'arrivée, il se trouve dans le 1% des meilleurs joueurs, en compétition avec d'autres vrais navigateurs comme lui, mais pas que. 

Bagarre virtuelle contre de vrais navigateurs

"Il y a de vrais marins contre qui je me bagarre : Le Cléac'h, Riou et autres François Gabart. On est tous en même temps en train de finir", raconte Loïck Perron au micro d'Europe 1. Et la compétition est d'autant plus rude que l'arrivée est proche. "On a pas mal d'avance parce que les bateaux virtuels ne sont théoriquement pas plus rapides que les bateaux réels, mais les manœuvres sont beaucoup plus rapides. On ne dépense pas particulièrement d'énergie. On fait des trajectoires un peu plus tendues. L'état de la mer nous importe peu. Ça nous freine, bien sûr, mais on ne va pas le sentir", explique le skipper. 

Le marin, qui s'était donné comme objectif de se positionner dans les 10.000 premiers, savait qu'il n'avait aucune de chance de remporter la course. "C'est ça la beauté du jeu et la beauté du virtuel. C'est que ça permet à tout le monde de comparer. Et puis il y a des gens très assidus, qui ont une très bonne connaissance météo", estime Loïck Perron. Les skippers virtuels sont actuellement entre les Açores et l'arrivée aux Sables d'Olonne. "Ça sent bon l'arrivée", affirme-t-il.

Une expérience à la fois proche et éloignée du réel

Et sur le plan formel de la technique, Virtual Regatta né démérite pas. "On a des prévisions de routage, un peu comme les marins réels. Mais elles ne correspondent que très rarement à la réalité. C'est une grande partie du travail que de savoir où aller en permanence. Ça ne sert à rien d'aller vite. Le plus important, c'est d'aller au bon endroit parce qu'on peut aller très vite au mauvais endroit, là où il n'y a pas de vent", explique Loïck Peyron. Cela se traduit d'ailleurs dans la compétition réelle puisque Yannick Bestaven a perdu son avance "parce qu'il n'avait pas assez de vent là où il était", rappelle le navigateur.

Pour le reste, le virtuel "est très éloigné d'un point de vue stress, tension, dépense énergétique et sur l'aléatoire". Et c'est aussi ce qui fait son attrait, "le bonheur de la connexion réside dans le luxe de pouvoir se déconnecter", raconte le marin. Toutefois, il faut être vigilant pour ne pas perdre trop de place et Loïck Perron en a fait les frais à Noël, puisqu'il ne captait pas. Cela ne l'empêche pas de profiter du jeu. "J'aime beaucoup passer quelques minutes sur la partie 3D virtuelle la plus jolie, où on voit vraiment les bateaux naviguer". Mais sur internet comme en mer, "il est temps que ça s'arrête. Trois mois, c'est long".