Violences sexistes et sexuelles : une marche pour "que l'Élysée annonce du lourd"

Des milliers de personnes sont attendues samedi dans les rues contre les violences sexistes et sexuelles, à deux jours de la fin du Grenelle contre les violences conjugales.
Des milliers de personnes sont attendues samedi dans les rues contre les violences sexistes et sexuelles, à deux jours de la fin du Grenelle contre les violences conjugales. © AFP
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Angèle Chatelier, édité par
Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont attendues samedi, à l'occasion d'une marche contre les violences sexuelles et sexistes, organisée à deux jours de la fin du Grenelle contre les violences conjugales. Pour certain(e)s manifestant(e)s, il s'agira d'une première. 
REPORTAGE

Des milliers de personnes sont attendues en France samedi pour manifester contre les violences sexistes et sexuelles, deux jours avant la fin du Grenelle contre les violences conjugales.

"Nous, on voulait déjà un Grenelle sur toutes les violences sexistes et sexuelles. Les premières mesures qui nous ont été annoncées étaient quand même un petit empilement de mesurettes", tacle sur Europe 1 Pauline Baron, coordinatrice du collectif Nous Toutes, organisateur de la marche. "Plus on sera de monde dans la rue, plus on pourra faire pression et plus ils seront obligés de se réunir à Matignon. Ou mieux : à l’Elysée, pour dire ‘là, il faut qu’on annonce du lourd, faut qu’on mette les moyens financiers’", enchaîne-t-elle. Le collectif réclame "un milliard d’euros supplémentaires contre les féminicides [...] et les violences sexistes et sexuelles".

Le collectif "Nous Toutes" a réuni dès mercredi une centaine de personnes à la Bourse du travail de Paris, pour préparer les pancartes et les slogans de couleur violette, la couleur du mouvement. Pas moins de 20.000 pancartes ont été prévues pour la manifestation, soit huit fois plus d’exemplaires que pour la marche de l’année dernière. Des affiches que les militantes agrafent en arborant des slogans courts et percutants : "Ras le viol" ou "à bas le patriarcat".

"Harcèlement n'est pas égal à drague"

Preuve d’une prise de conscience, de nombreuses femmes, une poignée d’hommes aussi, âgés d'une vingtaine d'années en moyenne, manifesteront pour la première fois, pour leur tout premier engagement militant.

Sur une pancarte, on peut aussi lire "un milliard pour les violences sexistes et sexuelles". "Il s'agit de pognon !", décrypte une militante. "Moi, je suis en train d'écrire : 'Harcèlement n'est pas égal à drague'. Mes frères, des copains, rigolent en disant : 'On ne peut plus draguer !' Je leur dis que ce n'est pas du tout la même chose. Avec un petit regard, un sourire, tu sais si c'est bon ou ce n'est pas bon !", développe une autre.

En novembre dernier, une précédente marche avait rassemblé 30.000 personnes à Paris. Le collectif espère maintenant mobiliser deux fois plus et partout en France.