Bilan d'étape du grenelle des violences faites aux femmes : "Si on arrive au principe de précaution, c'est déjà pas mal", juge Marie Cervetti

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Virginie Riva, Ugo Pascolo
La secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes hommes Marlène Schiappa fait un point d'étape ce mardi du grenelle des violences faites aux femmes avec la restitution des groupes de travail. Les associations notent des progrès, même s'ils restent insuffisants.

C'est un premier bilan d'étape. Après le lancement du grenelle des violences faites aux femmes début septembre, la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes hommes Marlène Schiappa fait un point d'étape ce mardi midi avec la conclusion des groupes de travail instaurées dans la foulée du Grenelle. 

Dans la ligne de mire de ces groupes, il y a tout d'abord l'amélioration de l'accueil des femmes victimes de violence dans les gendarmeries et les commissariats, avec la mise en place d'un protocole clair pour les forces de l'ordre. Une priorité selon Marlène Schiappa. Autre idée, la réquisition des armes à feu dès la première plainte, car ce sont les premières armes utilisées dans les féminicides. Côté justice, parmi les propositions retenues on trouve la levée du secret médical en cas de violences constatées par le médecin. Auparavant, celui-ci pouvait s'exposer à des poursuites de la part de l'agresseur.

Des centres d'hébergements non-mixtes

Sur la question fondamentale de la mise en sécurité des victimes et donc de l'hébergement, il est question d'accueillir en priorité les femmes dans des centres spécialisés. Et s'il n'y a pas de places, de les héberger dans des centres généralistes non mixtes afin qu'elles n'aient pas à côtoyer des hommes. Une idée qui plait à Marie Cervetti​, directrice de l’association "Une femme un toit", qui accueille des jeunes femmes entre 18 et 25 ans, victimes de violences sexistes et sexuelles, sans enfants avec elles.

"J'aime l'idée de centres non-mixtes, jusqu'à présent ce n'était pas évident. Les groupes de travail proposent également un point de contact dans tous les SIAO [service intégré d'accueil d'orientation, ndlr] pour qu'on puisse repérer les femmes en détresse et les orienter dans des lieux adaptées", se félicite Marie Cervetti au micro d'Europe 1. "C'était ma revendication première", ajoute-t-elle. Avant de poursuivre : "il est important que le gouvernement entende que quelque soit les démarches abordées, on est vraiment dans un principe de précaution. Si on arrive à faire cela, c'est déjà pas mal". 

Une interrogation budgétaire

Si Marie Cervetti juge la restitution des groupes de travail intéressante, elle précise que ce "n'est jamais suffisant". Plus précisément, elle voit comme "une épine dans le pied" le côté budgétaire de ces mesures. "On est à moyen constant, et l'argent c'est le nerf de la guerre. Il va falloir pour l'instant chiffrer ces mesures, et pour l'instant, le budget n'a pas été travaillé", regrette-t-elle. D'autant que le temps presse, puisque les  réponses définitives seront données le 25 novembre.