Alain Bauer, professeur de criminologie, était l'invité de la Grande interview d'Europe 1-Cnews vendredi. 7:24
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Laura Laplaud , modifié à
À la veille d'une manifestation contre les violences policières et le racisme, à l'appel d'une centaine d'associations, syndicats et de partis politiques, Alain Bauer, professeur de criminologie, était l'invité de la Grande interview d'Europe 1-CNews vendredi.

Une centaine d'associations, de syndicats et de partis tels que La France insoumise, la CGT et Extinction Rebellion ont appelé à manifester samedi contre les violences policières et le racisme, après les émeutes urbaines du début de l'été. Parmi les organisations soutenant la marche : des collectifs de quartiers populaires, des victimes de violences policières, des ONG comme Attac, les Amis de la Terre, des partis de gauche tels que LFI et ELLV ainsi que les syndicats CGT, FSU et Solidaires. Si le syndicat de police Alliance demande l'interdiction de cette manifestation, Alain Bauer, professeur de criminologie, invité de la Grande interview d'Europe 1-CNews vendredi, ne se dit pas du même avis.

"Une petite partie de policiers, violents, racistes, extrémistes, a pris en otage la très grande majorité des autres"

"Je suis contre les interdictions de manifestation. Je suis un ferme partisan de la liberté d'expression et de la responsabilité dans l'expression. Je ne suis pas pour interdire la manifestation de syndicats policiers tout comme je ne suis pour interdire les manifestations de ceux qui pensent qu'il y a des violences policières systémiques", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1-CNews.

Dans un communiqué commun, les organisations dénoncent "une politique régressive qui fait le lit de l'extrême droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l'effondrement écologique". "Il peut arriver que des policiers soient violents mais le problème, c'est l'excès. Une petite partie de policiers, violents, racistes, extrémistes, a pris en otage la très grande majorité des autres. La police doit intégrer le fait qu'il faut les expulser pour éviter l'idée [qui dirait] que la police serait systématiquement violente, ce qui n'est pas le cas. La police ne tue pas. Il peut arriver que des policiers fassent un usage inapproprié, voire dangereux de leur arme, mais la question centrale est celle de l'application de la règle déontologique à l'intérieur de la police", a affirmé le professeur de criminologie.

84% des Français pour l'usage des armes

Selon un sondage CSA pour CNews, 84% des Français soutiennent les policiers qui utilisent leur arme quand leur intégrité physique est menacée. Pour Alain Bauer, le rythme de travail des policiers est aussi responsable des usages inappropriés. "La quantité d'événements cumulés crée l'épuisement chez les forces de l'ordre. Visite officielle, visite du pape, visite du roi, Coupe du monde, Jeux olympiques, championnat, foire de Marseille... Tout ça en même temps amène un problème dans la gestion des calendriers", a-t-il jugé.

"L'épuisement des policiers pour des intérêts purement politique ou purement diplomatique va créer un drame car depuis 2019, nous passons de crise en crise sans que jamais une ne se termine. Il va falloir se rappeler que tous ces hommes et toutes ces femmes ne peuvent pas passer leur vie en suppression de week-end et de vacances. Il y a un danger à trop tirer sur la corde", a conclu Alain Bauer.