Violences homophobes : le gouvernement lance un plan axé sur "l'éducation et la répression"

Marlène Schiappa veut lutter contre "le fléau" de l'homophobie".
Marlène Schiappa veut lutter contre "le fléau" de l'homophobie". © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Marlène Schiappa a présenté lundi une série de mesures contre les violences homophobes. 

Campagne de communication nationale, formation des forces de l'ordre, interventions en milieu scolaire : la secrétaire d'État chargée de la Lutte contre les discriminations Marlène Schiappa a présenté lundi en Conseil des ministres une série de mesures contre les violences homophobes.

"L'homophobie n'est jamais une opinion". "La peur, l'ignorance et la haine nourrissent l'homophobie : nous pouvoirs publics pouvons et devons lutter contre ce fléau par l'éducation et la répression. L'homophobie n'est jamais une opinion", explique Marlène Schiappa dans un communiqué diffusé lundi. La secrétaire d'État a ainsi annoncé pour 2019 une campagne de communication nationale de lutte contre la haine anti-LGBT diffusée sur Internet et dans la presse.

"La formation initiale et continue des forces de police et de gendarmerie sera renforcée en lien avec la Dilcrah (délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT)", et les "référents accueil" au sein des commissariats de police et brigades de gendarmerie "bénéficieront de formations dédiées à l'accueil des victimes d'actes de haine".

Une forte augmentation des dépôts de plainte. La ministre de la Justice Nicole Belloubet va rappeler aux parquets "l'arsenal législatif et pénal" et leur demander de mobiliser "de manière accrue les pôles anti-discriminations contre les LGBTphobies", est-il indiqué.

"La prise de témoignages et de plaintes [étant] aussi un moment très douloureux et il faut savoir l'accompagner", a expliqué Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement lors à l'issue du Conseil des ministres. Avant de rappeler les chiffres "très préoccupants d'agressions physiques et de haine absolument inacceptables et intolérables" envers les personnes LGBT. De janvier à septembre 2018, les dépôts de plainte "où apparaît le caractère homophobe" ont augmenté de 15% par rapport à la même période, selon le cabinet de Marlène Schiappa.

Favoriser les interventions en milieu scolaire. Les réseaux sociaux étant "bien souvent un déversoir de haine à l'endroit des personnes LGBT", une autre mesure prévoit de s'assurer de la suppression des messages anti-LGBT grâce à un partenariat avec Pharos, la plateforme du ministère de l'Intérieur dédiée à la traque des contenus illicites sur internet.

Enfin, a ajouté Benjamin Griveaux, "c'est dès le plus jeune âge qu'il faut agir pour prévenir ce type de fléau": une mesure prévoit en effet de favoriser "le développement des interventions en milieu scolaire des associations agréées engagées dans la lutte contre la haine anti-LGBT".