Violences contre des Roms : le gouvernement dénonce les "dérives inacceptables" des rumeurs sur les réseaux sociaux

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Le chef de file des députés LREM, Gilles Le Gendre, s'est dit "très favorable" à des sanctions financières à l'encontre des réseaux sociaux. © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Benjamin Griveaux a dénoncé mercredi des "dérives inacceptables". Des Roms ont été pris à partie en Seine-Saint-Denis après que des rumeurs les ont désignés comme responsables d'enlèvements d'enfants.

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a qualifié mercredi de "dérives inacceptables" les violences qui ont visé des Roms désignés par des rumeurs sur les réseaux sociaux comme étant à l'origine d'enlèvements d'enfants. De son côté, le chef de file des députés En Marche Gilles Le Gendre s'est dit "très favorable" à des sanctions financières à l'encontre des réseaux sociaux.

"Il faut qu'on puisse adapter nos réponses, à la fois judiciaires, pénales, à la violence qu'on peut aujourd'hui constater et aux dérives absolument inacceptables qui visent en particulier la communauté rom depuis quelques jours", a déclaré le représentant du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres.

Une démonstration de "l'importance de lutter contre les 'fake news'"

Vingt personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi en Seine-Saint-Denis après des violences visant des Roms, désignés par des rumeurs sur les réseaux sociaux comme étant à l'origine d'enlèvements d'enfants, selon une source policière. C'est "la démonstration de la nécessité absolue de lutter contre les 'fake news'", a ajouté Benjamin Griveaux, en soulignant "l'importance de l'information, de la qualité des sources, (...) et du travail journalistique" et le besoin "de faire la différence entre des sites d'information et des sites de propagande, entre des sites d'information qui ont pignon sur rue et des sites complotistes, conspirationnistes".

"C'est aussi le travail (...) des responsables politiques, membres du gouvernement, parlementaires, élus locaux de, en permanence, rappeler la rationalité du débat politique", a-t-il ajouté. "Quand on voit que ce type de rumeurs, propagées de manière extrêmement virale et extrêmement organisée sur les réseaux sociaux, ont pour conséquence de la violence, la stigmatisation d'une communauté (...), c'est évidemment détestable", a encore déclaré Benjamin Griveaux.

Gilles Le Gendre "très favorable" à des sanctions financières

Le député de Paris Gilles Le Gendre (LREM) s'est dit sur France Info "le cas échéant (...) très favorable" à des sanctions financières frappant les réseaux sociaux, sur lesquels ces rumeurs ont circulé, même si "techniquement c'est très compliqué de déterminer qui est derrière tout cela". "Il faudra que les réseaux sociaux, les plateformes se donnent les moyens d'être très transparents sur ces sujets-là", a-t-il ajouté. L'élu a rappelé que les députés avaient "un énorme chantier concernant les 'fake news', le complotisme, la manipulation. Nous l'attaquons par petits bouts. Nous allons voter bientôt une proposition de loi sur les propos haineux sur Internet. C'est une première étape."