"Gilets jaunes" : la justice mobilisée après un nombre exceptionnel de gardes à vue

Au tribunal de Paris, le nombre d'audiences avait déjà été doublé la semaine dernière pour faire face à l'afflux de prévenus.
Au tribunal de Paris, le nombre d'audiences avait déjà été doublé la semaine dernière pour faire face à l'afflux de prévenus. © AFP
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avec AFP , modifié à
Après "l'acte 4" du mouvement qui s'est joué samedi, le parquet de Paris va encore revoir à la hausse le nombre d'audiences lundi et mardi pour faire face au nombre de prévenus.

Après les violences lors des manifestations des "gilets jaunes", le parquet de Paris va encore revoir à la hausse le nombre d'audiences lundi et mardi pour faire face au nombre de prévenus, a indiqué dimanche le procureur de la République, Rémy Heitz. Dimanche soir, sur 974 gardes à vue, 494 classements sans suite ont été prononcés, dont 288 rappels à la loi, selon les informations d'Europe 1. 278 personnes ont été déférées au parquet. 

"Le parquet est pleinement décidé à ne pas laisser impunies les exactions commises à Paris en marge de cette journée", a insisté le procureur. Au tribunal, porte de Clichy, le nombre d'audiences avait déjà été doublé la semaine dernière pour faire face à l'afflux de prévenus.

Dix audiences de comparution immédiate, contre trois habituellement. "Le dispositif sera reconduit pour lundi et mardi: au total ce sont 10 audiences de comparution immédiate (contre trois habituellement, ndlr) qui siégeront", a souligné le procureur de la République. Il a précisé qu'un "certain nombre de prévenus" seraient orientés vers les tribunaux de Créteil, Bobigny et Nanterre, pour faire face au "volume" de prévenus.

Des profils divers. "Des réponses rapides associant fermeté et pédagogie seront mises en oeuvre", a-t-il promis. Les "profils" des personnes interpellées sont "très proches de ceux de la semaine dernière", a aussi souligné le procureur: "majoritairement des hommes âgés de moins de 40 ans, pour la plupart sans antécédent judiciaire, venus de différentes régions de France". Parmi eux: des "profils marqués issus des rangs de l'ultra droite ou de l'ultra gauche" et des "profils d'hommes plus jeunes, motivés souvent par une volonté de piller des commerces".

À Lyon, 16 personnes en garde à vue après les troubles de samedi

Seize personnes, dont cinq mineurs, ont été placées en garde à vue après les troubles qui ont éclaté samedi à Lyon lors de la manifestation des "gilets jaunes" et six ont été déférées, a indiqué le parquet dimanche. Cinq personnes majeures ont été déférées au parquet en vue d'une comparution immédiate pour possession "d'armes par nature", dont des barres de fer, et "violences sur les forces de l'ordre". Un sixième suspect déféré est un mineur né en 2005, selon la même source. Les dix autres gardés à vue ont fait l'objet d'un rappel à la loi ou d'un classement sans suite.

La préfecture du Rhône avait mentionné samedi soir 23 interpellations mais certaines n'étaient finalement pas en lien avec les violences en marge de la manifestation des "gilets jaunes". Des échauffourées ont opposé samedi des groupes très mobiles aux forces de l'ordre, qui ont essuyé des tirs de nombreux projectiles, dont des bouteilles en verre et des fumigènes. Ces heurts se sont notamment produits dans le quartier de la Guillotière (7e arrondissement) et place Bellecour, au cœur du centre-ville, qui se préparait samedi au troisième soir de la Fête des Lumières s'achevant dimanche à 23h.