Vesoul : les petits cochons de la Sainte-Catherine n’auront pas tous leur sifflet dans le popotin !

A Vesoul, pour la Sainte-Catherine le 25 novembre, les boulangers-pâtissiers confectionnent des petits cochons en pain d’épice © Mélina Facchin
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Mélina Facchin

A Vesoul, pour la Sainte-Catherine le 25 novembre, les boulangers-pâtissiers confectionnent des petits cochons en pain d’épice qui ont une particularité : un sifflet en bois dans l’arrière-train ! Mais cette année, le seul artisan qui fabrique ce petit objet est malade. Résultat : il y a pénurie de sifflets. 

C’est une tradition qui n’existe qu’à Vesoul, en Haute-Saône. Depuis 700 ans, à la Sainte-Catherine, le 25 novembre, est organisée une grande foire. Au départ, on y vendait des cochons, en chair et os. Mais depuis plusieurs décennies maintenant, ils ont été remplacés par des cochons en pain d’épice. Tous les boulangers de Vesoul en confectionnent et ces petits animaux sucrés ont une particularité : ils ont un sifflet en bois dans le derrière ! Seulement cette année, pour la première fois, beaucoup risquent d’en être privés.

Une tradition depuis 1943

"Je voudrais deux petits cochons s’il vous plait !". A la caisse de la pâtisserie-chocolaterie Jacquemard, dans le centre de Vesoul, nombreux sont les clients à venir réclamer leur traditionnel petit cochon de la Sainte-Catherine. Ces pains d’épice trônent dans toutes les vitrines des boulangeries de la ville. Nappés de chocolat noir, au lait, ou même rose, on peut faire inscrire un nom dessus ou un message. Et ils ont une petite particularité : un sifflet en bois dans le derrière ! "C’est la queue en tire-bouchon du cochon, qui siffle. C’est rigolo", explique sur Europe 1 Jean-Claude Tupin, le petit-fils de l’inventeur, en 1943, de ce fameux sifflet. 

"Dans chaque maison de Vesoul, il y a des sifflets qui trainent"

Jean-Claude Tupin se souvient de l’époque où son grand-père a eu cette "idée géniale, qui a fait décoller les ventes" : "Les gamins étaient contents, ils pleuraient après leur maman pour qu’elle leur achète un cochon", raconte-t-il. "C’est une tradition à laquelle la ville de Vesoul est très attachée et dans chaque maison, dans le tiroir de la cuisine, il y a des sifflets qui trainent". Depuis presque 80 ans, environ 100.000 cochons à sifflet se vendent chaque année à la Sainte-Catherine, à Vesoul. 

"J’aurai seulement 1.000 sifflets pour 5.000 cochons vendus"

Mais le problème, cette année, c’est que le seul artisan qui sait encore fabriquer ces sifflets de bois est malade. Il est dans l’impossibilité de fournir tous les boulangers et pâtissiers de la ville. "J’en ai commandé 5.000, mais je n’ai reçu qu’une livraison de 300 et une autre de 200", confirme Régis Jacquemard, pâtissier-chocolatier dans le centre de Vesoul. "Il me reste 600 sifflets de l’année dernière, donc j’aurai environ mille sifflets seulement pour 5.000 cochons vendus", soupire-t-il en espérant que cela n’aura pas trop d’impact sur ses ventes. Il veut tout de même rester positif : "Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de neige à Noël qu’on ne fête pas Noël !", lance-t-il en riant.

La bonne nouvelle, c’est que la Fédération des Artisans Boulangers Pâtissiers de Haute-Saône a été contacté par un autre artisan qui se dit prêt à prendre la relève. Les sifflets de bois dans le popotin des cochons de la Sainte-Catherine devraient donc être de retour en nombre dès l’année prochaine !