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Yanis Darras , modifié à
Les œufs manqueront-ils dans les rayons d'ici la fin de l'année ? Alors que la grippe aviaire inquiète les éleveurs, les consommateurs anticipent une raréfaction de l'offre. Invité ce mardi d'Elisabeth Assayag dans l'émission "La France bouge", le directeur général des Fermiers de Loué appelle au calme, mais assure que l'épidémie est préoccupante dans l'Hexagone.

Moutarde, huile... Ces derniers mois, les pénuries se multiplient dans les rayons des supermarchés français. Et les œufs pourraient être les prochains sur la liste. Le retour de la grippe aviaire en France fait des ravages dans les exploitations hexagonales, au point que la situation est "critique", souligne le syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf (SNIPO).

Preuve en est, un foyer de grippe aviaire a été détecté dans le département du Gard, et le niveau de risque de la maladie a été porté au niveau "élevé". Résultat, tous les éleveurs doivent rentrer leurs bêtes dans leurs hangars, afin de les confiner et éviter au maximum l'apparition de nouveaux foyers. "Toutes les régions de France sont concernées", indique au micro d'Elisabeth Assayag, Yves de La Fouchardière, le directeur général des coopératives Loué.

Parcours réduits pour les poules

Invité dans l'émission La France bouge, le directeur de la coopérative s'inquiète de la progression de la maladie. "Ce n'est dans l'intérêt de personne que de voir des animaux mourir de la maladie, surtout que l'influenza aviaire (ndlr : l'autre nom de la grippe aviaire) est très violent. Ça fait maintenant six ans qu'elle enquiquine les Français et les agriculteurs et donc, il faut prendre des précautions", explique-t-il. 

Mais pas question de rogner sur l'engagement numéro 1 de Loué : élever les poulets en plein air. "On peut conserver nos volailles sur des parcours plus réduits", explique-t-il. "Normalement, notre élevage se fait en liberté. Chaque poule a environ 10m2 d'espace, ce qui est juste quatre fois plus qu'un Parisien dans son appartement par exemple", se moque-t-il. "Mais sur un parcours réduit, on passe à 1m2 par poule, ce qui est largement moins que d'habitude mais c'est déjà une belle surface. Parce qu'à titre de comparaison, une poule en cage a l'équivalent d'une feuille A4 en terme d'espace", souligne Yves de La Fouchardière. 

Surconsommation d'œufs

Mais le directeur de la coopérative d'éleveurs alerte : "Aucun élevage n'est épargné. Pas les poules pondeuses, pas les dindes, par les canards". Résultat de cet épisode de grippe aviaire : les rayons d'œufs sont de plus en plus clairsemés. "On manque un peu d'œufs mais pas dans des proportions considérables", relativise-t-il. 

"C'est très amplifié par des sur-commandes des distributeurs et des consommateurs. Mais il y aura toujours des œufs en linéaire. Donc il ne faut pas surconsommer, ça ne sert à rien", explique-t-il au micro d'Europe 1, soulignant que l'on ne peut pas demander à une poule de produire plus d'œufs. "On a une épidémie à gérer et il faut la gérer. Mais je refuse d'être inquiet parce qu'il s'agit juste de la vie", conclut-il.