Vente HLM : les élus macronistes accusés de vouloir un Paris "ghetto de riches"

L'initiative a été rejetée par le Conseil de Paris. Image d'illustration.
L'initiative a été rejetée par le Conseil de Paris. Image d'illustration. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Rejetée par le Conseil de Paris, l'initiative propose de faciliter la vente de logements HLM à leurs occupants. 

Les élus macronistes de la Paris ont été accusés vendredi de vouloir faire de la capitale un "ghetto de riches" après avoir proposé, par une initiative rejetée en Conseil de Paris, de pouvoir vendre les HLM à leurs occupants.

"Une proposition du vieux monde". "On est dans une vision archaïque d'un Paris pour les riches comme on a un président pour les riches", a lancé l'écologiste Yves Contassot en résumant ce qui est selon lui une "proposition du vieux monde, qui consiste à dire 'Chassons les pauvres'".

Danielle Simonnet, de la France Insoumise, a pour sa part dénoncé un "non-sens complet quand on sait que 200.000 demandes de logement social sont en attente" dans la capitale. "Vous voulez sacraliser Paris en ghettos de riches", a ajouté l'élue parisienne.

Les élus macronistes veulent vendre 1% du parc social par an. Les deux groupes macronistes du Conseil de Paris, issus du PS et de LR, ont présenté un vœu commun, présenté par l'ex-LR Jérôme Dubus, proposant un "plan quinquennal" qui permettrait la vente chaque année de 1% du parc social de la Ville. La vente d'un logement permettrait "la construction de trois logements", selon la proposition qui s'appuie sur le projet de loi Elan (Évolution du logement, aménagement et numérique) dont l'objectif est de réorganiser le secteur HLM, en facilitant notamment la vente de logements HLM à leurs occupants.

Le sénateur LREM Julien Bargeton, ex-PS, a estimé que le débat "méritait d'être ouvert" en modulant la proposition "en fonction des quartiers, des arrondissements, en consultant les locataires". Ian Brossat, adjoint PCF au Logement auprès de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, a rappelé que cette proposition "est contraire à tout ce que nous avons cherché à faire depuis 2001 à Paris", en cherchant à parvenir à 25% - aujourd'hui 21% - de logement social comme le prévoit la loi Alur.

La "réalité foncière de Paris, c'est que nous n'avons pas les moyens de produire trois logements pour un logement détruit en le vendant au privé", a-t-il affirmé, avant d'accuser les élus macronistes de vouloir créer un "petit remplacement, en demandant à des Parisiens des petites classes moyennes de partir de l'autre coté du périphérique pour être remplacés par des gens qui ont les moyens".