Bormes les mimosas 1:59
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Inès Zeghloul (envoyée spéciale à Toulon), édité par Ophélie Artaud / Crédit photo : MAISANT Ludovic / hemis.fr / hemis.fr / Hemis via AFP , modifié à
Ce dimanche, le Var a été placé en alerte rouge aux feux de forêt et huit massifs ont été fermés par la préfecture. Un risque qui ravive les souvenirs des terribles incendies qu'a connus le département. À Bormes-les-Mimosas, les habitants restent très marqués par celui de 2017.

Le département du Var a été placé en alerte rouge pour risque incendie, une première depuis la mise en place de la Météo des forêts par Météo France, au début de l'été. L'air et les plantes sont secs et le vent souffle : le risque est donc très élevé et ravive les douloureux souvenirs des feux géants qui ont ravagé les collines de Bormes-les-Mimosas en 2017.

Il y a six ans, une fumée noire s'abattait sur le village. Le paysage de carte postale aux couleurs pastel était alors figé dans la cendre. Chantal, borméenne depuis toujours, s'en souvient comme si c'était hier. "Le matin, quand je me suis levée, les collines étaient en feu. On se serait cru pendant la guerre. On s'en souvient bien. On se souvient d'où c'est parti, et comment c'est parti. C'était un incendie criminel", se rappelle-t-elle.

"Il faut sanctionner beaucoup plus"

En tout, 10.000 personnes ont été évacuées et 1.600 hectares brûlés. Muriel et Henri se baignent en contrebas lorsque le brasier se déchaîne. "Les flammes étaient très hautes et il y avait beaucoup de fumée, ça sentait le brûlé", se souvient Muriel. "Les Canadairs n'arrêtaient pas. On était à la plage et on les voyait ramasser l'eau quasiment à 300 mètres de nous. On espérait que personne ne soit dans les flammes. C'était choquant", ajoute Henri.

Ce dimanche, le mistral prévu à Bormes devrait rappeler à tous, touristes y compris, ce triste souvenir. "Ça nous fait peur. Il y a quelques jours, on a vu des mégots en pleine végétation. Des mégots vraiment tout neufs, écrasés au sol autour d'une végétation jaune et sèche", fulmine Muriel. "Ça nous a fait bondir. Je pense qu'il faudrait vraiment sanctionner beaucoup plus et pas seulement avec une petite amende de 50 euros, c'est trop grave."

En raison de la mise en place de l'alerte rouge, la préfecture a fermé huit massifs environnants. Des massifs qui portent encore les stigmates des flammes.