Val-d'Oise : un conducteur de car de nuit condamné à de la prison ferme après la mort d'un passager

Le conducteur a été condamné pour avoir violemment tiré hors de son bus un SDF alcoolisé qui est mort par la suite.
Le conducteur a été condamné pour avoir violemment tiré hors de son bus un SDF alcoolisé qui est mort par la suite. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
Un conducteur de Noctilien de 55 ans a été condamné mercredi à Pontoise à cinq ans de prison dont 18 mois ferme pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner". En 2017, il avait fait violemment descendre un SDF alcoolisé de son bus après son service. 

Le conducteur d'un Noctilien, car de nuit de la RATP, a été condamné mercredi à Pontoise à cinq ans de prison, dont 18 mois ferme, pour avoir provoqué la mort d'un passager SDF qui refusait de descendre au terminus, ont indiqué des sources concordantes.

Un passager violemment tiré par son écharpe. Ce 24 février 2017, vers 4 heures du matin, le Noctilien arrivé en gare de Garges-Sarcelles, dans le Val-d'Oise, tous les voyageurs étaient descendus, à l'exception d'un homme, très alcoolisé, qui refusait de quitter le car. Excédé, le chauffeur l'avait saisi par son écharpe, tiré fortement et avait fini par l'éjecter sur le trottoir.

Le conducteur avait ensuite quitté la gare, laissant l'homme à terre. Toute la scène avait été filmée par les caméras de vidéo-surveillance. Âgé de 38 ans et sans domicile fixe, l'homme était mort par asphyxie selon l'autopsie. Il avait 2,07 g/L d'alcool dans le sang.

Condamné pour "violences ayant entraîné la mort". Mercredi, après trois jours de procès devant les assises du Val-d'Oise, le chauffeur de 55 ans a été condamné pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", aggravées par son statut de personne chargée d'une mission de service public, a précisé le parquet de Pontoise. Une peine de huit ans de prison avait été requise à son encontre.

Deux relaxes pour "non-assistance à personne en danger". Également poursuivi pour "non-assistance à personne en danger", il a été relaxé de ce délit, tout comme un passant, lui aussi jugé pour ne pas avoir porté secours au SDF. Ils avaient expliqué ne pas s'être rendu compte de l'état grave dans lequel se trouvait la victime.

"La cour a pris en considération les circonstances exceptionnelles des faits, notamment la difficulté des conditions de travail sur cette ligne, la nuit, ainsi que la personnalité de l'accusé, unanimement décrit comme un homme calme, gentil, serviable", a souligné Caty Richard, l'avocate du chauffeur.