JEFF PACHOUD / AFP 1:13
  • Copié
Pierre Herbulot et Pierre de Cossette, édité par Thibaud Le Meneec
Aux enquêteurs qui l'interrogeaient, l'aide-soignant d'un Ehpad d'Arcueil soupçonné de violences envers une nonagénaire a nié avoir giflé, insulté et tiré par les cheveux cette personne âgée. Avant d'être confrontés à des vidéos sans équivoque. 

L'aide-soignant soupçonné d'avoir maltraité à plusieurs reprises une femme de 98 ans dans un Ehpad d'Arcueil, dans le Val-de-Marne, doit être jugé en comparution immédiate, vendredi, au tribunal de Créteil. Placé en garde à vue depuis 36 heures, l'homme a fait face aux enquêteurs, jeudi.

Il a tout nié en bloc. Dans un premier temps, l'aide-soignant a tout nié en bloc. Non, il n'a pas giflé cette dame et ne lui a pas demandé de "fermer sa gueule" quand elle appelait à l'aide. Il n'a pas non plus tiré par les cheveux la nonagénaire pour la relever alors qu'elle venait de se briser le fémur en tombant. 

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Ma direction a toujours pu compter sur moi". Sauf que selon nos informations, à ce moment-là, les enquêteurs ne lui ont toujours pas dit qu'ils avaient des vidéos de toutes ces scènes. Alors l'homme de 57 ans a conservé la même ligne de défense. Il s'est décrit comme un employé modèle, travaillant dans la "Maison du grand cèdre" depuis sa création, il y a neuf ans. "Ma direction a toujours pu compter sur moi", a-t-il ajouté.

Les policiers sont alors passés à la vitesse supérieure. Ils lui ont montré les images où l'on distingue sans le moindre doute un coup de pied, une claque, où l'on entend des insultes. L'aide-soignant est resté sans voix. Pour lui, il est alors difficile de nier avoir été celui qui a administré les coups à cette nonagénaire. Il a enfin fini par avouer son geste, affirmant avoir "pété un câble". 

Toutes les familles de résidents informées. C'est la fille de la nonagénaire qui avait prévenu les autorités, après avoir dissimulé une caméra dans sa chambre, d'après les révélations du Parisien, mercredi. Adef Résidences, le groupe qui gère cet Ehpad, a de son côté déploré un "acte de violence insoutenable" et a mis à pied son salarié "dès connaissance des faits". "La famille avait alerté. Maintenant, l'état de santé de la dame ne permettait pas forcément de pouvoir mettre en lien d'éventuelles problématiques physiques avec de la violence", a affirmé la directrice de la "Maison du grand cèdre".

"Cet acte de maltraitance a aussitôt fait l'objet de signalements auprès de l'ARS (Agence régionale de santé) et du procureur de la République par l'établissement", et l'ensemble des familles de résidents ont été informées, a-t-il aussi été assuré. "Au stade de l'enquête, on est sur un cas isolé", a indiqué la directrice de l'établissement.