Le gouvernement espère atteindre les 50 millions de premières injections fin août. 1:37
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Thibault Hue, édité par Antoine Terrel
Dans cette commune de région parisienne, l'Agence régionale de Santé a déployé des médiateurs anti-covid sur le terrain. Objectif : aller au contact des habitants et tenter de les convaincre d'aller se faire vacciner. Mais face aux plus réfractaires, argumenter n'est pas toujours simple. 
REPORTAGE

Face à la progression du variant Delta qui laisse craindre un nouveau rebond de l'épidémie de coronavirus, les autorités sanitaires misent plus que jamais sur l'accélération de la campagne de vaccination. Le gouvernement espère ainsi atteindre le chiffre de 50 millions de premières injections fin août. Mais si les prises de rendez-vous ont singulièrement augmenté depuis les annonces d'Emmanuel Macron, de nombreux Français restent encore à convaincre. Sur le terrain, des médiateurs anti-covid sont donc déployés pour tenter de dialoguer avec les plus réticents et tordre le cou aux idées reçues, comme à Cergy-Pontoise, en région parisienne, où Europe 1 s'est rendue. 

Près de la base de loisir de la commune, cinq médiateurs envoyés par l'Agence régionale de santé sont présents, trois femmes et deux hommes, tous âgés entre 25 et 35 ans. S'ils sont formés pour cela, ils doivent avoir réponse à tout, face aux nombreuses craintes exprimées par les personnes rencontrées. "Le vaccin va-t-il changer mon ADN ? Le risque de thrombose est-il important ?"... Autant de questions qui leurs sont posées. 

Des réfractaires difficiles à rassurer

"On va les sensibiliser par rapport aux gestes barrières, par rapport au vaccin", explique une des médiatrices à Europe 1. "Je leur dit que moi, je suis vaccinée, et que jusqu'à présent, je n'ai pas eu d'effets secondaires". 

Pour rassurer les réfractaires, leur discours est rôdé. Mais il n'est pas toujours facile d'expliquer qu'il n'y aura pas d'effets secondaires. "Si je fais ce vaccin, que je décède, qui va s'occuper de ma famille, de mon enfant ?", interroge Maeva, une habitante, confiant sa "peur". "Normalement, si le gouvernement les impose, c'est que c'est ça qui est bon pour vous", lui répond un médiateur. 

Pas de quoi rassurer Maeva, qui repart sans réponse, et toujours aussi inquiète. "Toutes les questions que je lui pose, il est incapable d'y répondre... Il me dit juste que c'est le gouvernement qui impose", s'agace-t-elle. "C'est dommage." 

Une dizaine de sceptiques convaincus en quelques heures

D'autres sont déjà convaincus. Les médiateurs n'ont plus qu'à les rediriger vers le centre de vaccination installé à seulement quelques mètres, où il est possible de se faire vacciner sans rendez-vous. 

Au final, s'ils n'ont pas réussi à changer les mentalités, en une après-midi, les médiateurs auront tout de même aidé une dizaine de sceptiques à franchir le cap de la vaccination.