Face au variant Delta, il est impératif de maintenir les gestes barrières, insiste Delfraissy

Jean-François Delfraissy est le président du Conseil scientifique.
Jean-François Delfraissy est le président du Conseil scientifique. © Ludovic Marin / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour Jean-François Delfraissy, le retour à la normale pourrait attendre encore longtemps. "Ce b'est pas maintenant, c'est peut-être 2022, 2023" seulement, a-t-il estimé sur BFMTV. Face à l'impact du variant Delta, le président du Conseil scientifique insiste sur l'importance de "revenir aux mesures barrières simples". 

Il est impératif de maintenir les gestes barrières, comme le port du masque dans les lieux fréquentés, face à la résurgence épidémique causée par le variant Delta du coronavirus, a insisté vendredi le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

Sur les perspectives à plus long terme, le Pr Delfraissy s'est montré très prudent, soulignant que "le retour à la normale c'est pas maintenant, c'est peut-être 2022, (ou) 2023" seulement. "Nous gagnerons (contre le virus...) mais je pense qu'on va avoir probablement un nouveau variant et qu'on est entré dans quelque chose en longueur", a-t-il insisté sur BFMTV.

"Revenir aux mesures barrières simples"

Dans un "contexte de contamination très large, il faut revenir aux mesures barrières simples", a déclaré le président de l'instance qui conseille le gouvernement, évoquant le lavage des mains ou le port du masque dans les lieux fréquentés ou clos. Même "si vous être vacciné et que vous êtes dans une situation de foule, portez le masque", a-t-il souligné, estimant que "ce n'est pas un problème de loi, c'est un problème de bon sens". "Je continue à porter le masque en région parisienne, en pleine campagne je ne vais pas le porter," a-t-il donné comme exemple.

"Dans des zones du littoral où il y a énormément de monde, oui le port du masque m'apparaît raisonnable", a-t-il encore dit, interrogé sur les mesures de restrictions prises dans certaines zones particulièrement touchées par cette "quatrième vague". Il a également estimé qu'il était "dangereux" en termes épidémiques de fréquenter les boîtes de nuit, rouvertes avec pass sanitaire, assurant qu'elles avaient dans plusieurs pays, notamment aux Pays-Bas, été à l'origine de pic de contaminations.

Il salue l'adoption du projet de loi anti-covid

En adoptant toutes ces "précautions simples", il devrait être possible de "gagner probablement 20% en termes d'hospitalisations", a-t-il estimé. Il s'est "réjoui, au nom du conseil scientifique," de l'adoption dans la nuit du nouveau projet de loi anti-Covid avec à la clef l'extension controversée du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour les soignants.

L'adoption de telles mesures, "c'est urgent, c'est le moment de le faire, c'est là où ça va se jouer pour éviter le retentissement hospitalier (de la quatrième vague) fin août". Il a toutefois relevé que "les modalités pratiques doivent s'adapter, il faut beaucoup de nuances, il faut écouter les gens et adapter les situations". Et si "le pass sanitaire aura très clairement une efficacité, elle ne sera pas de 100%, on sait qu'il y aura des trous", a-t-il reconnu.