Les CRS ont commencé mardi matin une opération visant à évacuer plusieurs dizaines de migrants occupant depuis près de cinq mois un bâtiment de l'université Paris-8 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Intervention des CRS. Usant de gaz lacrymogènes, les policiers, arrivés sur les lieux avant l'aube, se sont d'abord efforcés de défaire la chaîne humaine que quelque 70 personnes avaient formée autour d'une trentaine de migrants pour empêcher leur évacuation.
Depuis le 30 janvier, une aile du campus de 22.000 étudiants au nord de Paris est occupée par des migrants, notamment d'Afrique de l'Ouest mais aussi Soudanais et Érythréens, soutenus par un collectif et avec l'accord initial de la présidence de l'université.
DIRECT - L’université de #Paris8 qui est occupée depuis plusieurs semaines par des étudiants et des réfugiés est en cours d’évacuation pic.twitter.com/ecZ6SnOygp
— Clément Lanot (@ClementLanot) 26 juin 2018
URGENT#Paris8
— Paris d'Exil (@paris_dexil) 26 juin 2018
Evac en cours !!
Nous sommes nassés.
Nous restons groupés. Nous refusons d’être triés et séparés.#NoBorder#PapersForAll
BESOIN DE MONDE À L’EXTÉRIEUR pic.twitter.com/LBlXOqg9aD
Des migrants accueillis depuis janvier. Au départ une centaine, ces migrants - en majorité des jeunes hommes - dormaient dehors dans un campement à Paris jusqu'à ce qu'un collectif de soutien leur propose en janvier de venir se mettre à l'abri dans cette université. Les salles de cours ont été transformées en dortoirs, des roulements ont été organisés pour les tâches ménagères avec l'aide des habitants ou d'étudiants constitués en un collectif ad hoc.
Une double occupation. Au printemps, l'université Paris-8 a vécu au rythme d'une double occupation : celle des migrants mais aussi celle des étudiants qui, durant plusieurs semaines, ont protesté contre la réforme de l'accès à l'université, dénonçant un système de "sélection" comme dans d'autres facultés alors perturbées ou bloquées.