L'ancien ministre de l'Education Jack Lang était l'invité d'Europe 1, dimanche. 3:47
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Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Après l'assassinat de Samuel Paty, les autorités cherchent des solutions pour lutter contre le radicalisme à l'école et à l'université. L'ancien ministre de l'Education Jack Lang a réagi, dimanche sur Europe 1, aux propos de Jean-Michel Blanquer sur "l'islamo-gauchisme", qu'il juge maladroits. Il appelle à une refonte du système éducatif français.
INTERVIEW

Face à la barbarie de l'assassinat du professeur d'Histoire Samuel Paty, les responsables politiques sont en quête de solutions. Jeudi, au micro d'Europe 1, le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer avait fustigé l'"islamo-gauchisme" régnant dans certaines universités. Son prédécesseur au poste de ministre, Jack Lang, invité d'Europe 1 dimanche, a réagi à ces propos : "Jean-Michel Blanquer nous a habitué à une certaine retenue, il s’est laissé emporter", a-t-il déclaré, ajoutant : "Laisser penser que l'islamisme radical aurait envahi l'université est une contre vérité."

Si Jack Lang évoque des propos maladroits, il loue pourtant l'attitude du ministre de l’Éducation suite à cette tragédie : "Ce qui me parait bon dans ce qu’entreprend Monsieur Blanquer, c’est la décision de refonder l’école, donner à l’école les moyens dont elle a besoin." Il souligne ainsi que les établissements scolaires, de façon générale, sont confrontés à de nombreux problèmes : faibles salaires des professeurs, manque d'effectifs ou encore défaut de formation sur le terrain.

"Transformer l'obstacle en tremplin"

Jack Lang semble brosser un portrait très sombre de l'école républicaine, mais il affirme que cette crise peut se transformer en opportunité : "Quand on vit un drame, il faut absolument transformer l’obstacle en tremplin, ouvrir la voie à une révolution éducative [...] L’école reste un contre-pouvoir culturel face à tous les fanatismes."

"Notre système d’éducation est tout de même globalement bon. On peut réformer sans mettre l’école à feu et à sang", affirme-t-il, contestant l'idée selon laquelle les acteurs de l'Education seraient fondamentalement réfractaires au changement. "Il faut redéfinir l’idéal éducatif, accorder à la culture et à l’art une place aussi importante que l’on accorde aux mathématiques ou à la lecture."