Jean-Michel Blanquer 2:15
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Mathilde Durand , modifié à
Alors que le gouvernement a décidé de mesures contre l'islamisme radical, accélérées par l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, dénonce sur Europe 1 les ravages de "l'islamo-gauchisme" et pointe du doigt notamment l'Unef et la France Insoumise. 
INTERVIEW

Moins d'une semaine après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, au cours duquel Samuel Paty professeur d'histoire-géographie a été assassiné pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe, le gouvernement a décidé d'une série d'actions contre l'islamisme radical. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a même dénoncé les rayons alimentaires halal ou casher, préludes selon lui au communautarisme. "On doit être attentif aux petits faits de notre vie collective. Mais moi, je pense surtout aux complicités intellectuelles du terrorisme. Notre société a été beaucoup trop perméable à des courants de pensée", réagit sur Europe 1 Jean-Michel Blanquer. 

"Ce qu'on appelle l'islamo-gauchisme fait des ravages", poursuit le ministre de l'Education nationale. "Il fait des ravages à l'université, il fait des ravages quand l'Unef cède à ce type de choses, il fait des ravages quand dans les rangs de la France Insoumise, vous avez des gens qui sont de ce courant-là et s'affichent comme tels. Ces gens-là favorisent une idéologie qui ensuite, de loin en loin, mène au pire".

"Des complices intellectuels du crime" 

Jean-Michel Blanquer revient sur le profil du meurtrier de Samuel Paty, un jeune homme de 18 ans d'origine tchétchène. "C'est un assassin qui est conditionné par d'autres gens, en quelque sorte des auteurs intellectuels de cet attentat", explique le ministre. "Quand vous avez des officines, des groupes comme ceux que nous sommes en train de dissoudre en Conseil des ministres, qui ont pignon sur rue, qui ne commettent pas eux-mêmes les crimes mais qui encouragent cette radicalité intellectuelle, ils sont les complices intellectuels du crime". Ce mercredi, le collectif pro-palestinien Cheikh Yassine a été dissous. D'autres structures comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) ou encore l'association Barakacity sont dans le viseur du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. 

"Le poisson pourrit par le tête", ajoute Jean-Michel Blanquer. "Ce sont des idées qui souvent viennent d'ailleurs, d'un modèle de société qui n'est pas le nôtre. Nous avons un modèle républicain, universaliste. Ce que je souhaite après le drame que nous venons de vivre c'est que l'on arrête de se tortiller, je parle du débat public, face au problème. Je serais d'une très grande fermeté face à tout ceux qui, aujourd'hui, en se croyant progressistes, en réalité font le lit d'une forme de tolérance à la radicalité. C'est inacceptable et cela mène au pire."