Une Iséroise électrosensible obtient en justice le retrait de son compteur d'eau "intelligent"

Le tribunal de Grenoble a donné raison à la plaignante.
Le tribunal de Grenoble a donné raison à la plaignante. © JEAN PIERRE CLATOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour se protéger des ondes émises par le compteur d'eau, la plaignante devait dormir dans sa voiture en pleine campagne.

Le tribunal de grande instance de Grenoble a ordonné mi-novembre en référé le retrait du compteur d'eau à radiofréquences du domicile d'une Iséroise électrosensible, selon son avocat Me Jean-Pierre Joseph et l'association Next-Up. Dans ce jugement présenté comme "une première" par Me Joseph, le tribunal réclame que soient enlevés "le compteur d'eau installé dans l'appartement de Mme C. et celui installé éventuellement dans la chaufferie et de les remplacer par des compteurs avec relevé annuel".

Elle dormait dans sa voiture. Ces compteurs d'eau dits "intelligents" permettent de connaître à distance et en direct la consommation de chaque abonné, permettant ainsi l'abandon du relevé par des agents. "Ma cliente a été diagnostiquée électro hyper-sensible et ses symptômes se sont aggravés après l'installation en 2012 de ce compteur dans son appartement", a déclaré son conseil. "Elle avait pris l'habitude de se réfugier dans la cave mais un compteur similaire a été installé dans la chaufferie de l'immeuble, la contraignant d'aller dormir dans sa voiture en pleine campagne", a-t-il poursuivi.

Pas de compteur Linky. Le tribunal précise dans sa décision que ne devront pas être installés des compteurs électrique Linky et de gaz Gazpar, qui reposent sur le même principe que le compteur d'eau incriminé, dans le logement de la plaignante. Il exclut aussi les compteurs recourant à la technologie CPL (courants porteurs en ligne) au motif que ces derniers dégagent des champs électriques et électromagnétiques. 

Un problème de fond. "Il convient de souligner que l'enlèvement des compteurs d'eau dégageant des ondes électromagnétiques ne résoudra que très partiellement les problèmes de santé de Mme C., (...) la plupart des pollutions hautes fréquences étant en partie dues aux diverses connections wifi des appartements de l'immeuble", souligne le juge.