Une association porte plainte contre le site Pornhub, accessible aux mineurs

"Nous voulons démontrer qu'on ne cherche absolument pas le consentement des internautes pour rentrer sur le portail et qu'il n'y a pas de contrôle de majorité", a indiqué l'avocat de l'association.
"Nous voulons démontrer qu'on ne cherche absolument pas le consentement des internautes pour rentrer sur le portail et qu'il n'y a pas de contrôle de majorité", a indiqué l'avocat de l'association. © JOHN MOORE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open) a saisi lundi le procureur de la République de Paris contre ce site de vidéos gratuites.

Une association mandatée par le Conseil français des associations pour les droits de l'enfant (Cofrade) a déposé plainte contre la plateforme de vidéos pornographiques en ligne Pornhub, accessible aux mineurs, a appris l'AFP mardi auprès de son président.

Aucun message d'avertissement. L'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open) a saisi lundi le procureur de la République de Paris contre ce site de vidéos gratuites qui ne comporte pas de message d'avertissement et ne restreint pas son accès aux seuls majeurs, a indiqué Thomas Rohmer, son président. Selon le code pénal, la diffusion de contenu pornographique susceptible d'être vu par un mineur est punissable de trois ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende.

Le public français particulièrement visé. Pornhub, un des plus gros sites de vidéos pornographiques en ligne et qui appartient à une structure dont le siège social est basé au Luxembourg, "est un des rares sites étrangers à cibler spécifiquement le public français, étant donné que l'intégralité de son contenu a été traduit en français", a-t-il indiqué. L'Open a joint à sa plainte un constat d'huissier, qui atteste notamment que les internautes peuvent tomber directement sur le site "à travers une recherche de termes extrêmement conventionnels" sur un moteur de recherches, a observé Me Matthieu Cordelier, avocat de l'Open. "Nous voulons démontrer qu'on ne cherche absolument pas le consentement des internautes pour rentrer sur le portail et qu'il n'y a pas de contrôle de majorité", a-t-il ajouté.

Pour accélérer la réflexion du gouvernement. L'association a pris cette décision pour faire avancer la réflexion du gouvernement sur les mesures à prendre pour restreindre l'accès des mineurs à la pornographie. En mars, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait annoncé la mise en place d'un groupe de travail interministériel pour plancher sur des mesures législatives. Or, depuis, "rien n'avance", a expliqué Thomas Rohmer. "Nous souhaitons redéfinir ce qu'est un site web légal", a-t-il déclaré, plaidant pour que ce type de plateformes contiennent un message d'avertissement et incluent des solutions techniques permettant de vérifier que les internautes les consultant ne sont pas des mineurs. "Nous voulons que tous les sites qui n'appliqueront pas les modifications législatives soient bloqués par une décision de justice", a-t-il encore indiqué.