Un sans-abri afghan : "le gouvernement français ne nous aime pas"

Malgré des températures très dures, des milliers de sans-abris dorment encore dans la rue
Malgré des températures très dures, des milliers de sans-abris dorment encore dans la rue © BULENT KILIC / AFP
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Jean-Jacques Héry, Hélène Terzian, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Des milliers de sans-abri dorment dans la rue, malgré les dispositifs d'hébergement d'urgence. Parmi eux, 128 mineurs qui n'ont pas accès au 115.

Si les automobilistes ne devraient plus revivre la même pagaille que le début de la semaine, la situation reste très difficile pour les sans-abri et les migrants. 128 migrants isolés sont en danger absolu, selon plusieurs associations sur le terrain. 

"Les gens ne nous aiment pas". Au canal Saint-Martin, plus de 200 Afghans essayent de tenir le coup. Parmi eux, Goul qui vit dans un camp depuis plusieurs mois. "Je vais rester toute la nuit près du feu, il fait tellement froid. Cette nuit, je pense que je ne vais pas dormir, parce que je n'ai pas de couverture et que j'ai vraiment froid dans ma tente. Personne ne nous aide, je pense que le gouvernement français ne nous aime pas. Les gens non plus ne nous aiment pas." 

128 mineurs à la rue. Malgré les dispositifs d'hébergement d'urgence, ils sont encore des milliers à dormir dehors. Parmi eux, 128 mineurs en "danger grave et immédiat pour leur santé physique et psychique” qui n'ont pas accès au 115, car ils n'ont pas 18 ans. 

Me Emmanuel Daoud fait partie des avocats qui ont adressé, jeudi soir, une liste nominative des mineurs au procureur de Paris, François Molins. "On ne peut pas laisser des enfants dans la rue par des températures pareilles, le plus jeune à 13 ans, le plus âgé 17", explique le conseil. "Ceux que nous avons pu identifier ne sont que la partie émergée de l'iceberg", prévient-il.

L'objectif de ce signalement : "lancer un signal et un cri d'alarme pour que les pouvoirs publics prennent les choses en mains", détaille l'avocat. "Vous avez des gamins qui sont épuisés, et qui pour certains d'entre eux ne comprennent absolument pas pourquoi ils ne sont pas pris en charge alors qu'ils sont des enfants, c'est très difficile à supporter pour eux", tonne-t-il.