L'Afghan placé en garde à vue lundi avait rompu sa mesure de surveillance. 1:34
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Gwladys Laffitte, édité par Clément Perruche , modifié à
L'un des cinq Afghans placés sous surveillance par les autorités a été condamné à dix mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. Il avait été placé en garde à vue lundi après être sorti de la zone de surveillance qui lui avait été imposée par la DGSI. Europe1 a assisté à l'audience.
REPORTAGE

Mercredi soir, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l’un des cinq afghans surveillés par les autorités pour des soupçons de liens avec des talibans à dix mois de prison avec sursis pour ne pas avoir respecté sa mesure de contrôle et de surveillance (MICAS). Europe1 a assisté à l'audience lors de laquelle le tribunal a adressé un "avertissement extrêmement sérieux" à l'Afghan.

L'Afghan voulait "acheter des médicaments"

Lors de l'audience, l'Afghan a expliqué que ce jour là, il était malade, et que l’un des résidents de l’hôtel lui a proposé de l’emmener acheter des médicaments près d’une épicerie où il avait ses habitudes dans le 18e arrondissement de Paris. Une version non corroborée par l'accompagnant qui a indiqué que l’Afghan voulait acheter des cartes SIM.

Devant le tribunal, l'Afghan, âgé de 30 ans, polo gris, barbe coupée sous son masque, a expliqué d’un ton posé qu’il n’avait pas compris le sens de cette mesure de surveillance. Une version qui a plusieurs fois changé, lui a rappelé la présidente, qui a tout de même souhaité tenir compte dans son jugement du contexte de l’arrivée du prévenu sur le sol français.

Une situation "compliquée"

"Il indique qu'il ne s'était pas vu notifier cette décision qui lui interdisait de quitter Noisiel", explique Alice Ouaknine, l'avocate de l'Afghan entendu au tribunal. "Je crois qu'il ne comprend pas très bien ce qui se passe. En tous cas [...] je crois que c'est une situation qui est un peu compliquée pour lui".

Si l’objet de cette audience n’était pas de savoir si l’homme a des liens avec les talibans, il s’en est tout de même défendu, expliquant qu’en Afghanistan il était procureur, que son père était policier depuis 35 ans et donc que leur vie était en danger. "Jamais je ne ferai quelque chose contre votre pays", a-t-il affirmé. Il souhaite maintenant obtenir l’asile pour vivre ici en France avec ses proches, dont sa femme et sa fille de trois mois.