Un pasteur condamné à dix ans de réclusion pour des viols près de Nantes

L'homme s'est vu imposer l'interdiction définitive d'exercer la fonction de pasteur. Image d'illustration.
L'homme s'est vu imposer l'interdiction définitive d'exercer la fonction de pasteur. Image d'illustration. © AFP
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avec AFP
Le pasteur a été reconnu coupable de plusieurs viols sur une jeune paroissienne, entre 2013 et 2015. 

Un pasteur d'une petite Église évangélique près de Nantes a été reconnu coupable et condamné à dix ans de réclusion criminelle mardi pour avoir violé une jeune paroissienne pendant plusieurs mois, entre 2013 et 2015. 

Au terme d'un procès débuté vendredi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique, l'homme s'est par ailleurs vu imposer l'interdiction définitive d'exercer la fonction de pasteur et devra verser à la victime 18.000 euros à titre de préjudice moral et 300 euros à titre de préjudice matériel.

Sa victime l'accuse de l'avoir violée entre 60 et 80 fois. Le condamné, âgé de 66 ans et incarcéré depuis janvier 2016, a "reconnu avoir menti, avoir invoqué des arguments religieux pour qu'elle se laisse faire (...) Il a reconnu avoir pris des notions réelles dans la religion qu'il a reformulées pour aboutir à des relations charnelles", a expliqué son avocat, Me Loïc Cabioch.

Il était jugé pour "viols par une personne abusant de son autorité" et sa victime, issue d'un milieu très pratiquant, l'accusait de l'avoir violée entre 60 et 80 fois de 2013 à 2015, alors qu'elle était âgée de 19 et 20 ans.

Le pasteur présente ses excuses. "Je ne le ferai plus jamais, en fait je me repens devant vous et je reconnais le mal que j'ai fait", a déclaré en sanglots l'accusé au cours du procès. "Je reconnais que vous avez souffert, je présente mes excuses", a poursuivi ce père de huit enfants, issus de deux mariages.

Cet homme soigné à la chevelure grisonnante est apparu ému par les témoignages d'un de ses frères et de son épouse, exprimant leur "colère" contre lui. Sa femme, qui lui rend régulièrement visite au parloir, a toutefois affirmé qu'elle lui pardonnait son "infidélité" et "le mal qu'il a fait".

La cour d'assises a suivi les réquisitions de l'avocate générale Véronique Surel qui avait requis dix ans de réclusion criminelle. Me Cabioch, qui avait demandé huit ans d'emprisonnement, a expliqué que son client n'avait pas encore décidé s'il ferait appel de la décision.

Les viols avaient lieu au domicile de la victime. Originaire de Madagascar où il a grandi, le pasteur prêchait au sein de l'Église évangélique "Christ pour tous", qui réunissait une trentaine de fidèles sans lieu de prière fixe. Les viols ont eu lieu au domicile de la victime à La Chapelle-sur-Erdre, en périphérie de Nantes, toujours dans sa chambre, tandis que ses parents recevaient des membres de l'Église pour des soirées de prières, des répétitions ou des réunions.

"L'emprise s'est arrêtée à l'occasion d'une conversation avec sa mère", lorsque la victime a pris conscience que sa mère ne cautionnait pas les viols contrairement à ce que le pasteur lui avait assuré, a indiqué Me Cécile de Oliveira, qui assurait la défense de la jeune paroissienne. Des témoins qui fréquentaient l'Église ont expliqué ne s'être aperçu de rien.