Un nouveau "Manifeste des 343" réclame l'allongement des délais de recours à l'IVG

Le délai d'accès à l'IVG est actuellement de 12 semaines.
Le délai d'accès à l'IVG est actuellement de 12 semaines. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
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avec AFP
Dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, 343 femmes, militantes féministes, musiciennes, actrices ou politiques, demandent l'allongement des délais de recours à l'IVG en France, au-delà de 12 semaines. Le texte est publié à la veille du 50e anniversaire du "Manifeste des 343" qui a marqué l'histoire du droit à l'avortement en France.

Une tribune dans le Journal du dimanche signée par 343 "femmes et personnes pouvant vivre une grossesse", militantes féministes, musiciennes, actrices ou politiques dont Vanessa Paradis, Béatrice Dalle ou Najat Vallaud-Belkacem, réclame l'allongement des délais de recours à l'IVG en France, au-delà de 12 semaines.

"Nous n'avons pas encore acquis la propriété pleine et entière de nos corps"

Ce texte est publié à la veille du 5 avril, cinquantième anniversaire du "Manifeste des 343", des femmes célèbres ou anonymes affirmant avoir avorté illégalement, qui a marqué l'histoire du droit à l'avortement en France. Cinquante ans plus tard, "nous n'avons pas encore acquis la propriété pleine et entière de nos corps. Le patriarcat freine nos choix", écrivent les signataires.

Parmi elles, des actrices dont Julie Gayet, Corinne Masiero, Laure Calamy, Marina Foïs, Zabou Breitman, Anna Mouglalis, Alexandra Lamy, chanteuses (Juliette Armanet, Yaël Naïm, Barbara Carlotti), réalisatrices (Catherine Corsini, Andréa Bescond) mais aussi journalistes (Léa Drucker, Maïa Mazaurette), responsables politiques ou militantes (Marie-Noëlle Lienemann, Clémentine Autain, Audrey Pulvar, Assa Traoré, Alice Coffin, Caroline De Haas...).

"Par rapport à l'avortement la loi en a fixé la limite : douze semaines de grossesse. Au-delà, les recours sont limités et conditionnés", d'une part aux "médecins qui statuent alors sur la +nécessité médicale+ d'interrompre une grossesse", et d'autre part "à notre situation socio-économique", écrivent-elles. "Les personnes concernées dotées de ressources pourront se rendre à l'étranger, dans des pays dont les législations plus progressistes leur permettront d'avorter dans des conditions sécurisées".  "Enfin, privées de leur droit à disposer de leur corps, il y a ces femmes forcées à poursuivre une grossesse non désirée. Cette violence est infligée dans le silence et l'indifférence", dénonce le texte.

Une proposition de loi pour allonger le délai de 12 à 14 semaines retiré en février

"En solidarité avec toutes ces femmes, je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté. En France. A l'étranger. Au-delà du délai légal français. Je pourrais être l'une d'entre elles. Je suis solidaire. J'exige la réelle maîtrise de mon corps, j'exige le respect de mon corps, de mes droits et de mes choix, j'exige l'allongement des délais légaux d’accès à l'IVG", conclut-il.

En février dernier, le retrait d'une proposition de loi pour allonger le délai d'accès à l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse avait provoqué des remous à l'Assemblée nationale. Le groupe socialiste avait dû y renoncer en raison des nombreux amendements déposés par la droite, accusée d'obstruction.