Un immeuble marseillais s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche. 3:06
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Nina Pavan et Stéphane Burgatt, avec AFP , modifié à
Un immeuble d'habitation de quatre étages s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche dans le centre de Marseille, faisant au moins six morts. Quatre des victimes ont pu être identifiées ce mardi et deux personnes sont toujours portée disparues. Pour expliquer, ce drame, l'hypothèse d'une explosion liée au gaz semble la plus plausible. 

Quatre des six corps retrouvés sous les décombres ont été identifiés ce mardi, deux jours après l'effondrement d'un immeuble dans le centre-ville de Marseille. Situé au 17 rue de Tivoli, dans le Ve arrondissement de la ville, connu pour ses cafés, restaurants et sa vie nocturne, le bâtiment ne faisait pas l'objet d'un arrêté de péril. Pour la première fois ce mardi, des experts ont pu pénétrer dans la zone sinistrée et retiennent l'hypothèse d'une explosion liée à une fuite de gaz comme étant la plus plausible pour expliquer ce drame.Suivez en direct l'évolution de la situation.

Les principales informations à retenir : 

  • Un bilan provisoire fait état de six morts
  • Quatre victimes ont été identifiée ce mardi
  • L'origine de l'explosion reste inconnue, mais les experts privilégient l'hypothèse d'une explosion liée au gaz
  • La vague de solidirité pour venir en aide aux sinistrés bat son plein dans la cité phocéenne

Les deux derniers corps retrouvés 

Près de quatre jours après l'effondrement d'un immeuble à Marseille, les corps des deux derniers disparus ont été retrouvés et les huit victimes sont désormais identifiées, a annoncé le parquet de Marseille dans un communiqué. Parmi les quatre nouvelles victimes identifiées mercredi figurent un couple de trentenaires et un autre d'octogénaires, précise le parquet, qui privilégie toujours "l'hypothèse d'une explosion due au gaz ayant causé l'effondrement de l'immeuble".

Une explosion liée au gaz : l'hypothèse que privilégient les experts

Pour la première fois ce mardi, des experts judiciaires ont pu accéder au site sinistré et tenter de comprendre les causes du drame. Il en ressort que l'explosion liée à une fuite de gaz apparaît comme l'hypothèse la plus probable. Seuls le rez-de-chaussée et le premier étage étaient raccordés au gaz de la ville tandis que les deux niveaux supérieurs étaient passés en alimentation électrique exclusive. Un seul compteur Gazpar - équivalent des compteurs électrique Linky pour le gaz - a pu être extrait des décombres. "Cet élément est en cours d'exploitation pour vérifier avec GRDF s'il y a eu une consommation anormale dans les 24 heures précédant l'explosion", indique Dominique Laurens, procureur de la République de Marseille.

L'enquête s'intéresse donc tout particulièrement à ce premier étage occupé par une dame de 88 ans qui vivait seule. "Selon les éléments d'information que nous avons, la cuisinière de cette personne âgée avait été changée récemment pour passer à une cuisinière électrique. Puisqu'il y avait peut-être déjà eu des difficultés par le passé", ajoute Dominique Laurens.

Quatre victimes identifées 

Quatre des six corps extraits de l'effondrement d'un immeuble à Marseille dimanche ont désormais été identifiés, un homme de 74 ans et sa femme du même âge, ainsi que deux femmes de 65 et 88 ans, a annoncé la procureure de Marseille mardi. Les cellules d'identification ont réussi à établir des correspondances avec quatre corps extraits des décombres du 17 rue de Tivoli grâce à des éléments ADN, capillaires et dentaires. "Les familles ont été informées", a précisé la procureure Dominique Laurens lors d'une conférence de presse.

Ces personnes sont Nicole Gacon, 65 ans, qui vivait dans l'appartement en rez-de-jardin à cheval entre le 15 et le 17 de la rue; Antionietta Alaimo, épouse Vaccaro, 88 ans, habitante au premier étage; et enfin Jacques Praxy et Anne-Marie Praxy née Genovesi, son épouse, dans le duplex du 3e étage, a indiqué la magistrate.

Plusieurs personnes évacuées devraient bientôt pouvoir rentrer chez eux

Le capitaine de frégate Pascal, commandant des opérations de secours, a confirmé à Europe 1 que de nombreuses personnes évacuées pourraient prochainement regagner leur domicile. Les vérifications censées déceler d'éventuels problèmes de structures ont été menées. 

Un sixième corps retrouvé

Une sixième corps a été retrouvé par les sauveteurs lundi dans les décombres, a indiqué le parquet dans la soirée. "Les opérations d'identification se poursuivent" pour les victimes déjà retrouvées, a précisé le parquet dans un communiqué, alors que deux disparus pourraient encore se trouver sous les décombres où les sauveteurs poursuivent leurs recherches.

Un cinquième corps retrouvé dans les décombres

Un cinquième corps a été découvert lundi dans les décombres de l'immeuble qui s'est effondré dans le centre de Marseille, ont indiqué les marins-pompiers à l'AFP. "Le corps d'une cinquième victime a été découvert", a précisé une porte-parole alors que les recherches se poursuivent dans des conditions périlleuses pour retrouver d'éventuels survivants. Au moins trois personnes sont toujours portées disparues ce lundi soir. Les recherches vont se poursuivre toute la nuit avec prudence et minutie. 

Quatre corps ont été extrait des décombres

Quatre corps ont été extrait lundi matin des décombres de l'immeuble effondré dans la nuit de samedi à dimanche au cœur de Marseille, quelques heures à peine après la découverte de deux personnes décédées, a annoncé le parquet dans un communiqué. Quatre personnes sont toujours disparues. Une des personnes qui était considéré comme porté disparue s'est manifesté dans la matinée. Aucun de ces corps n'a pour l'heure été identifié. "Quatre corps retrouvés, ce sont des découvertes macabres et difficiles", a déclaré Olivier Klein, ministre de la Ville et du Logement, lors d'un point-presse tenu sur les lieux du drame. Cette découverte d'un quatrième corps a été aussitôt confirmée au centre de commandement des pompiers.

"Il reste de l'espoir" pour trouver "d'éventuels survivants"

"Il reste de l'espoir" pour trouver "d'éventuels survivants", a déclaré lundi matin le maire de Marseille, Benoît Payan, sur le site de l'immeuble effondré la veille, d'où deux premiers corps ont été extraits dans la nuit par les marins-pompiers. Selon le maire de la deuxième ville de France, une "identification claire" de ces deux premiers morts pourrait être faite "dans l'après-midi ou d'ici demain matin". "S'il reste des vivants sous ces décombres, il faut les préserver à tout prix", d'où "le travail chirurgical" des marins-pompiers de la ville a-t-il insisté: "Il reste de l'espoir, et tant qu'il reste de l'espoir, nous ne nous arrêterons pas".

Un bilan provisoire de deux morts

Ces deux premières victimes doivent maintenant être identifiées. Aucune identification est attendue avant ce mardi soir ou mercredi d'après Benoit Payan, maire de Marseille. Une course contre-la-montre est engagée sur ce terrain très instable et dangereux pour les 105 pompiers à l'œuvre sur place. Six personnes, peut-être même sept selon le parquet, manquaient à l'appel ce lundi matin à 7 heures. Pour les proches, l'attente est insupportable et leurs espoirs s'amenuisent. 

"Je suis venue voir si une personne que je connais, une dame âgée de 87 ans, est toujours vivante. Antonietta est une femme très seule. Je venais voir si elle était rescapée ou si on avait des nouvelles. À mon avis, elle est décédée. Ce n'est pas possible autrement, mais on ne sait jamais. Elle habite au premier étage. L'immeuble s'est effondré, il a explosé donc tous les décombres sont descendus. Il y a peu d'espoir", explique Olivia au micro d'Europe 1. La progression des secours est compliquée en partie à cause de l'incendie qui couve sous les gravats. La mission de sauvetage va durer plusieurs jours, marins et sapeurs-pompiers veulent néanmoins garder l'espoir de retrouver des survivants. 

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Crédits : Nina Pavan / Europe 1

"Impossible d'indiquer les causes de l'explosion"

La procureure de Marseille a également dit qu'il était "à cette heure impossible d'indiquer quelles sont les causes de (l')explosion" qui a soufflé cet immeuble de quatre étages. Selon elle, l'expert judiciaire n'a pas encore pu accéder au site, encore très dangereux et où les secours continuent les opérations de recherche. "Le gaz fait partie bien évidemment des pistes" pouvant expliquer la déflagration "d'une extrême violence", que les caméras de surveillance ont filmée à 00h46, a-t-elle toutefois estimé.

L'immeuble soufflé et les deux immeubles contigus, dont l'un s'est effondré dans les heures suivant le drame et le second menace également de tomber, "ne sont pas du tout des immeubles insalubres" et ne faisaient l'objet d'aucun arrêté de péril, a aussi assuré Dominique Laurens. "Les déblaiements se poursuivent avec toujours des poches très chaudes, et les fumées continuent à sortir des gravats," mais "les pompiers font passer régulièrement des chiens de secours pour voir s'ils peuvent détecter" d'éventuelles victimes, a-t-elle dit.

Une trentaine d'immeubles évacués

"Il y a beaucoup d'angoisse chez les familles du quartier", a témoigné auprès de l'AFP Arnaud Dupleix, le président de l'association des parents d'élèves de l'école élémentaire Tivoli toute proche, qui organise un réseau d'entraide pour ceux qui ont dû quitter leur logement. Une trentaine d'immeubles ont été évacués par précaution. Le ministre du Logement Olivier Klein, qui se rendra à Marseille lundi, a indiqué que cela concernait 179 personnes dans quatre rues. L'effondrement du 17 a en effet entraîné dans son sillage une grande partie du 15 voisin et endommagé le numéro 19.

Cinq personnes, résidentes de ces bâtiments voisins, ont été blessées, mais "aucune n'est entre la vie et la mort" et 33 au total ont été prises en charge, selon Gérald Darmanin et Benoît Payan. 

"Odeurs suspectes de gaz"

La déflagration a été si violente qu'une famille habitant dans une rue perpendiculaire a raconté à l'AFP avoir vu la fenêtre de son salon s'ouvrir brutalement. Une camarade de leur fillette habitant au 15 "est heureusement saine et sauve", a raconté le père de famille sous couvert d'anonymat. "On a très vite senti une forte odeur de gaz, qui est restée et qu'on a encore sentie ce matin", a indiqué à l'AFP Savera Mosnier, une habitante d'une rue proche. L'adjoint chargé de la sécurité à la mairie de Marseille, Yannick Ohanessian, a confirmé que plusieurs témoins avaient évoqué des "odeurs suspectes de gaz".

Gérald Darmanin a estimé de son côté qu'on ne pourrait "pas savoir aujourd'hui ce qui a provoqué cette très grande déflagration". "La police judiciaire de Marseille est saisie et fera l'intégralité de la vérité sur ces faits", a-t-il ajouté, le parquet ayant ouvert une enquête pour "blessures involontaires". Au moment de l'explosion "tout a tremblé, on voyait les gens courir et il y avait de la fumée partout, l'immeuble est tombé sur la rue", a dit à l'AFP Aziz, un homme qui a préféré taire son nom de famille, mais a déclaré tenir un commerce d'alimentation nocturne dans la rue où l'immeuble s'est effondré.

Un drame qui rappelle celui de 2018 

En novembre 2018, l'effondrement rue d'Aubagne de deux immeubles dans un autre quartier du centre de Marseille, Noailles, avait fait huit morts et suscité une vague d'indignation contre le mal-logement dans cette ville où 40.000 personnes vivent dans des taudis, selon des ONG. L'hypothèse d'une insalubrité de l'immeuble qui s'est effondré dimanche semble écartée. "Il n'y avait pas d'arrêté de péril pour ce bâtiment et ce n'est pas un quartier recensé comme ayant de l'habitat insalubre", a indiqué le préfet. "Faire le parallèle (avec la rue d'Aubagne, NDLR) est irresponsable (...). Rien ne nous permet de penser qu'on est dans une symétrie", a insisté le maire.

Marseille a connu plusieurs effondrements mortels d'immeubles au cours des 40 dernières années. Le 11 janvier 1981, huit personnes sont mortes et 16 ont été blessées dans le quartier pauvre du Canet lors de l'écroulement de leur bâtiment. Cinq personnes ont péri en 1985 dans l'explosion accidentelle d'un immeuble près du boulevard du Prado et le 20 juillet 1996, une explosion due au gaz a soufflé un immeuble de sept étages près de la gare, faisant quatre morts et 26 blessés.