Un Chinois porte plainte contre des policiers pour "violences aggravées"

Le Chinois assure avoir été frappé par la police lors de sa garde à vue (illustration).
Le Chinois assure avoir été frappé par la police lors de sa garde à vue (illustration). © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Un Chinois a porté plainte pour avoir reçu des coups par des policiers lors d'une garde à vue. Les policiers assurent que l'homme était "hystérique".

Un entrepreneur chinois, interpellé le week-end dernier à Paris, a déposé plainte pour "violences aggravées" contre des policiers qu'il accuse de lui avoir porté des coups au visage, a appris l'AFP mercredi auprès de ses avocats, les policiers évoquant un comportement "hystérique". Cet homme de 42 ans, qui réside entre la France et l'Italie, a été entendu par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Contrôlé samedi matin dans le centre de Paris au volant de son camion, les policiers l'avaient interpellé le soupçonnant d'avoir un faux permis de conduire, ce qui n'était finalement pas le cas.

Des coups au visage et au bras. À l'issue de sa garde à vue, qui a duré plusieurs heures, il avait demandé un document officiel formalisant le fait qu'il avait été entendu, ce qui lui a été refusé, selon sa plainte. Il a alors fait l'objet d'"une expulsion manu militari (...) au cours de laquelle il a reçu des coups au visage et sur les bras de la part des fonctionnaires de police", entraînant une interruption totale de travail (ITT) de sept jours, est-il ajouté. "Cette histoire illustre la violence policière quotidienne", a déclaré son avocat Hakim Chergui. "Il appartient désormais aux institutions judiciaires de rappeler que la police n'est républicaine que si elle respecte la loi et les droits des plus démunis", a-t-il souligné.

"Il a dû être menotté par sécurité". Lorsque les enquêteurs ont eu confirmation que le permis de conduire était valide, le parquet a classé l'affaire et l'homme a été remis en liberté, assure une source policière qui qualifie le comportement de l'homme "d'hystérique". "Il a refusé de quitter le commissariat, réclamant une attestation de garde à vue", selon la même source. "Ce type de document n'ayant pas d'existence légale", les policiers ont "tenté de lui expliquer qu'ils ne pouvaient le lui fournir". "Il a voulu rester (...) tant qu'il n'aurait pas satisfaction. Il était de plus en plus excité et a dû être menotté par mesure de sécurité", ajoute cette source. 

Il revient avec deux personnes. Finalement, un document "valant attestation" lui est remis mais "se montrant toujours insatisfait, il a refusé à nouveau" de partir. "Il a été définitivement expulsé et s'est roulé par terre en vociférant en langue chinoise devant l'entrée du commissariat", ajoute cette source. Vers 20h, il est revenu accompagné de deux personnes d'une association d'aide aux victimes pour déposer plainte. Ils sont finalement repartis "dans le calme dix minutes après sans avoir déposé plainte", assure la source policière. Cette affaire intervient dans le contexte tendu de l'affaire Théo, jeune homme noir de 22 ans dont l'interpellation brutale début février a débouché sur la mise en examen de quatre policiers, dont un pour viol.