Dans les Ehpad, nos aînés ont particulièrement souffert de l'isolement. 1:38
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Yasmina Kattou, édité par Pauline Rouquette
Dans les Ehpad aussi la vie reprend progressivement son cours. Près de Villers-Cotterêts, dans l'Aisne, les résidents de l'Ehpad Saint-Georges ont pu profiter de leur premier bal musette. De quoi laisser loin derrière eux ces longs mois d'isolement que leur ont imposés la crise sanitaire.
REPORTAGE

Un mois que nous sommes déconfinés, un mois que la vie reprend son cours. Dans les Ehpad, nos aînés ont particulièrement souffert de l'isolement, alors dès que l'occasion leur a été donnés de valser sur des chansons populaires, ils n'ont pas hésité. C'est le cas des résidents de l'Ehpad Saint-Georges, près de Villers-Cotterêts, dans l'Aisne. Ils ont pu profiter de leur premier bal musette, et Europe 1 s'y est invité.

"Moi je déprime, moi il faut que ça bouge !"

Sous les guirlandes de lampions et de fanions multicolores, typiques des bals musette, les sourires se voient sur tous les visages démasquées des résidents. Françoise, 78 ans, s'est pomponnée pour l'occasion. Dans sa robe rouge à fleurs noires, elle ne s'est pas faite attendre et a rapidement investi la piste : "J'ai dansé avec une dame que je connais bien, j'ai fait ce que j'ai pu", dit-elle au micro d'Europe 1.

À côté d'elle, Yvonne, 92 ans, reste assise. Ses hanches ne lui permettent plus de valser sur la piste comme à l'époque. Qu'à cela ne tienne, il lui en faudra bien plus pour lui gâcher la fête : si elle ne peut pas danser, Yvonne chante à gorge déployée. Ce bal musette, c'est la bouffée d'air qu'attendaient tous les résidents. "On a perdu beaucoup de choses", confie-t-elle. "Avant, on avait notre chorale, on avait des jeux... Mais depuis le virus, ça a été un petit peu bourlingué. Moi je déprime, moi il faut que ça bouge !". Reprenant à tue-tête Mon amant de Saint-Jean, les yeux embués, Yvonne l'assure : cette journée restera gravée à jamais dans sa mémoire.