Trottinettes à Paris : opposition et écologistes critiquent la votation sur leur mise à disposition en libre-service

Trottinette
Les Parisiens inscrits sur les listes électorales devront se déplacer dans l'un des 21 bâtiments municipaux. © Valerie Dubois / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
"Pour ou contre les trottinettes en libre-service?" ? C'est la question qui a été posée aux Parisiens en vue d'une votation inédite qui doit se tenir le 2 avril prochain. Une manoeuvre critiquée par les opposants à la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, estimant pour certains que l'élue fait un "acte d'impuissance".

L'opposition à la maire PS de Paris Anne Hidalgo, mais aussi ses alliés écologistes, critiquent sur le fond et la forme la votation inédite prévue le 2 avril sur le maintien ou non des opérateurs de trottinettes en libre-service dans la capitale. La question "pour ou contre les trottinettes en libre-service ?" posée aux Parisiens "est à la croisée des enjeux du XXIe siècle" comme "la sécurité des déplacements et "la santé environnementale", a affirmé l'édile socialiste lors d'un débat sur le sujet en conseil municipal.

Ce scrutin est "une première mais ce ne sera pas une dernière", a aussi assuré Anne Hidalgo, promettant "d'intégrer une question d'intérêt local dans les futures votations". "Ce n'est pas un vote, c'est une atteinte à la dignité du vote", a fustigé son opposante LR Rachida Dati, selon laquelle la votation "n'a aucune base juridique : ce n'est ni un référendum local, ni une consultation". Les Parisiens inscrits sur les listes électorales au 3 mars devront se déplacer dans l'un des 21 bâtiments municipaux ouverts pour se prononcer, sans possibilité de vote électronique. Au grand dam des trois opérateurs qui espéraient par ce biais mobiliser leur jeune public.

Les trottinettes sont accusées par leurs détracteurs de joncher l'asphalte malgré les emplacements dédiés, de frôler à toute vitesse les piétons sur les trottoirs, de concurrencer les transports publics ou de ne pas être si écologiques que cela en raison d'un mauvais bilan carbone supposé.

Les écologistes pointent du doigt le dossier Airbnb

Pour Nicolas Jeanneté, autre élu du groupe LR et apparentés, Anne Hidalgo se "sert des trottinettes comme d'un bouc émissaire, comme seul coupable du chaos dans l'espace public". Il soupçonne également Anne Hidalgo, qui s'est dite favorable à l'interdiction, de "ne pas tenir compte" du résultat, puisque le règlement stipule que l'avis sera "pris en compte", et non contraignant, "dans la décision finale de la maire". "Vous vous défaussez sur les Parisiens pour prendre une décision difficile", a fustigé la députée MoDem Maud Gatel, Pierre-Yves Bournazel (Horizons) voyant dans la possible interdiction un "acte d'impuissance".

Les écologistes, qui voteront contre, se sont aussi montrés critiques : "Pourquoi choisir ce sujet alors que le référendum annoncé de longue date sur Airbnb, autrement plus structurant, n'a pas encore pu être organisé?", a demandé Sylvain Raifaud (EELV).