Travail, chance et stratégie : comment devient-on champion de France de Monopoly ?

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Margaux Lannuzel
Alors que les internautes sont invités à voter en ligne pour moderniser certaines cartes du Monopoly jusqu'à début avril, Philippe Pinoli, triple champion de France du jeu, livre sur Europe 1 les clés de son parcours, émaillé de chance, mais pas seulement. 
INTERVIEW

"Il y a plein de choses qui n'étaient plus dans l'air du temps." Au micro d'Europe 1, Philippe Pinoli se félicite de la décision prise par Hasbro, la marque derrière le célèbre Monopoly, de lancer une consultation pour permettre aux internautes de choisir les intitulés des futures cartes "Caisse de communauté". "Mais ce que j'aime bien, c'est qu'ils n'ont pas changé du tout l'esprit du jeu", se félicite le Français, qui sait de quoi il parle : à trois reprises, il en a été sacré champion national ! Habitué des victoires en famille, vous rêvez de l'imiter ? Voici ses conseils. 

"Connaître les règles à fond"

"Déjà, il faut participer aux championnats de France, ce que j'encourage tout le monde à faire", commence Philippe Pinoli. Une compétition est organisée chaque année et ouverte à tous les adultes - une version "junior" existe également. "Dès qu'il y a une table libre, on se réunit à quatre et on fait une partie", explique le champion. "On enregistre un résultat", à partir de la somme et des biens dont dispose chaque joueur lorsque la partie est terminée. "A la fin, on cumule les points et puis on se qualifie éventuellement pour les phases finales."

Pour mettre toutes les chances de son côté, Philippe Pinoli recommande de "connaître les règles à fond", et notamment celles en tournoi "légèrement différentes" du Monopoly familial - des parties de 60 minutes, avec un "dé rapide" qui affiche des symboles, en plus des deux autres. Côté stratégie, "il ne faut pas forcément acheter la fameuse rue de la Paix, en tous cas pas à certains moments de la partie", conseille le spécialiste, même si la case la plus chère du plateau peut rapporter gros lorsque les adversaires y "tombent". 

"Ça reste une arme majeure en fin de match, à deux joueurs", concède Philippe Pinoli. "Mais en début de partie, ce n'est pas terrible. La rue de la Paix et les Champs-Elysées ont un gros défaut : elles sont situées derrière la case 'allez en prison'. Donc, on est souvent arrêté avant d'y arriver."

"L'homme le plus chanceux du monde"

Pour gagner, ces considérations tactiques doivent aller avec une main heureuse aux dés, reconnaît volontiers le joueur. "Je suis sans doute l'homme le plus chanceux du monde", sourit celui qui affiche "le plus beau palmarès de l'histoire". "J'ai été trois fois champion d'affilée et j'ai été cinq fois en finale en six ans. Et puis, je suis aussi le dernier Français à avoir participé aux Championnats du monde, en 2015, où je suis allé en demi-finale."

Quand on affiche un tel pedigree, est-on encore capable de jouer "simplement" avec ses proches ? Oui, répond Philippe Pinoli, qui a affronté ses nièces pendant le confinement, sans rien changer à sa stratégie, et sans jamais perdre. "Je ne suis pas invincible, mais je gagne quand même souvent", sourit-il.